REVUE DE PRESSE FRANÇAISE À la Une: qui pour s’opposer à Trump?

Qui sera le candidat démocrate à l’élection présidentielle de novembre 2020 aux Etats-Unis ? « Le camp démocrate entre dans le vif du sujet, relève La Croix. Dix candidats issus de ses rangs se retrouvent à Miami en Floride, ce mercredi, pour le premier grand débat des primaires du parti pour la présidentielle de 2020. Demain, dix autres candidats en feront de même, pour ce qui constitue un nombre total record d’aspirants à la Maison Blanche sur la ligne de départ. »

« La prestation de l’un d’eux, qui connaît déjà particulièrement bien les sphères du pouvoir à Washington, sera particulièrement suivie, pointe encore La Croix : celle de l’ancien vice-président de Barack Obama, Joe Biden, qui participera au second débat. Depuis son entrée officielle dans la course, au mois d’avril, ce vétéran de la politique, âgé de 76 ans dont 40 passés dans la vie publique, domine les sondages. L’une des dernières enquêtes, publiée samedi dernier par l’université Monmouth, auprès des électeurs s’identifiant comme démocrates ou proches des démocrates, le place à 32% d’intentions de vote. »

Biden ? Sanders ?

Attention, prévient pour sa part Libération, « cette fois, l’enjeu est décuplé : Trump pourra-t-il pendant quatre années supplémentaires saccager à la fois la planète et les relations internationales, tout en enfermant les États-Unis derrière leurs frontières ? Ils sont 25 (candidats démocrates) à contester cette orientation désastreuse, beaucoup de femmes, de représentants des minorités, de nouveaux visages. Avec deux figures connues aux deux extrémités du spectre, relève Libération, Bernie Sanders, socialiste revendiqué (social-démocrate, en fait : il propose des réformes qui ont été faites depuis des lustres en Europe) et Joe Biden, le très modéré vice-président de Barack Obama. »

« Une règle ancienne veut que le Parti démocrate ait toujours intérêt, au bout du compte, à choisir un champion centriste pour capter les voix hésitantes. Mais cette fois, il s’agit aussi de ramener à gauche les électeurs populaires des États industriels (et blancs) séduits par Trump. Le programme de réformes sociales défendu par Sanders peut y parvenir. Dans les sondages, il bat Trump dans l’élection nationale, tout comme Biden. »

« Ni fait ni à faire »

À la Une également, le plan américain pour la Palestine : attendue de longue date sur le dossier, la Maison Blanche vient de dévoiler les contours économiques de son plan de paix au Proche-Orient. Ses promoteurs ambitionnent de lever 43 milliards d’euros pour les Palestiniens. Mais ceux-ci boycottent la réunion consacrée au projet, qui s’est ouverte hier à Bahreïn. Et pour cause, s’exclame Le Monde, ce plan n’est « ni fait ni à faire ».

« Loin d’être novateur, le volet économique du plan de paix pour les territoires occupés échafaudé par Jared Kushner, le gendre de Donald Trump, est un pot-pourri d’idées pour la plupart préexistantes », dénonce le quotidien du soir. « Ces projets, qui ont souvent buté sur le carcan de l’occupation israélienne, semblent avoir été dépoussiérés et compilés à la va-vite pour les besoins de la conférence de Bahreïn. »

« La particularité de l’approche du trentenaire new-yorkais réside dans son mépris ostensible du droit à l’autodétermination des Palestiniens, dénonce encore Le Monde. Au principe de la terre contre la paix, socle de toute résolution du conflit, sauf à s’aventurer sur le terrain miné de l’État binational, il veut substituer le principe de l’argent contre la paix. Cinquante milliards de dollars en échange du renoncement des Palestiniens à un État digne de ce nom. »

Et Le Monde de conclure : « Si le mot “occupation” n’apparaît pas dans le plan Kushner, c’est parce qu’il a vocation à la perpétuer. »

Alarmant ou marginal ?

Le rapport sur la radicalisation islamiste en France dans les services publics est à la Une du Figaro. « 353 auditions, 60 heures d’enregistrements, sept mois de travail parlementaire… Et au final, une véritable plongée dans “les ser­vices publics face à la radicalisation” réalisée par une mission d’information de l’Assemblée nationale. »

Commentaire du Figaro : ce rapport « devrait provoquer un électrochoc. Et enfin obliger Emmanuel Macron à sortir de son mutisme gêné pour réaffirmer la place de la laïcité en France. Il l’avait promis, la réalité lui commande d’agir. Au-delà du foisonnement d’exemples et de témoignages qui donnent le vertige, ce rapport ne fait que pointer une évidence », relève Le Figaro.

« L’islam militant et conquérant, poursuit le quotidien, progresse à grande vitesse sur notre sol. À côté des actes terroristes, sanglants et spectaculaires, il s’immisce sournoisement dans tous les pans de la société. Comme pour la délinquance, on peut même parler aujourd’hui d’un islamisme en col blanc. Le nombre de salafistes repérés serait passé en 15 ans de 5 000 à 50 000 individus. »

Le Parisien n’a pas la même interprétation de ce rapport… « Le phénomène de radicalisation reste marginal, pointe le journal. Lorsque l’on entre, avec les spécialistes auditionnés, dans le “dur” du sujet, il apparaît que les cas de radicalisation problématique, c’est-à-dire pouvant déboucher sur un véritable danger, sont rares : exemple, dans la police et la gendarmerie, une trentaine de cas, en tout et pour tout, d’agents “à surveiller”. »

« Sur un effectif global de 280 000 hommes et femmes. Objectivement très faible… mais évidemment pas négligeable pour autant, puisque nous sommes là au cœur de la machine sécuritaire étatique. Restent des secteurs sensibles, reconnait Le Parisien, des zones non pas rouges, mais oranges : à surveiller, et surtout où il faut développer la prévention. Les transports, d’abord, avec en première ligne la RATP. Les rapporteurs dénoncent un phénomène croissant de communautarisme, et vont jusqu’à proposer de faciliter le licenciement d’agents suspectés de radicalisation. »

Zimbabwe : l’asphyxie

Enfin, à lire ce reportage sur le Zimbabwe dans Libération : un pays en pleine débâcle économique. « Pénuries, coût de la vie élevé, marché noir… Pour tenter de sortir de l’asphyxie, le gouvernement a interdit lundi les transactions en devises étrangères. (…) La première impression qu’offre la capitale du Zimbabwe, celle d’une ville moderne et tranquille, est en réalité trompeuse », pointe l’envoyée spéciale du journal.

« Derrière cette façade, les préoccupations de la population témoignent de l’asphyxie du pays. (…) Un pays qui reste exsangue après deux décennies de crise. Le Zimbabwe ne produit toujours pas assez pour nourrir sa population, et importe massivement. Les entreprises ont mis la clé sous la porte, les employés ont été licenciés et la collecte des taxes et autres impôts s’est effondrée. »

Pour sa part, poursuit Libération, « le président Mnangagwa frappe à toutes les portes pour tenter de collecter des fonds. Mais l’accueil est frileux. Les États-Unis ont prolongé d’un an les sanctions qui visent certaines personnalités et institutions du pays, parmi lesquels l’actuel chef de l’État et son prédécesseur, Robert Mugabe. »

« La Chine, la Russie et le voisin sud-africain sont réticents à mettre la main à la poche alors que le Zimbabwe tarde à rembourser ses dettes. Le Boeing 787 Dreamliner stationné à Dubaï, que le président utilise pour ses déplacements personnels, ne rassure peut-être pas sur les nouvelles méthodes censées lutter contre la corruption. »

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