A la Une: l’enlisement au Mali

C’est l’enquête à la Une du Figaro ce matin. « Cinq ans après le début de l’opération Serval, la guerre continue de faire rage. Et les militaires français et les Casques bleus endiguent la menace terroriste, à défaut de la contrôler. (…) Les forces françaises et la communauté internationale s’enlisent dans un conflit sans fin. Serval et son prolongement à travers l’opération Barkhane n’ont pas résolu la question du djihadisme dans la région, constate encore Le Figaro, et la pression internationale n’a pas suffi à imposer la paix avec la mise en place d’une solution politique entre un Nord irrédentiste et un Sud incapable de reconstruire un État malgré l’aide des bailleurs de fonds. »

Il faut dire que « la partie est complexe, commente Le Figaro. La France se heurte au double jeu de l’Algérie. Partenaire dans la guerre contre le terrorisme, Alger offre aussi une base de repli aux djihadistes. La France a aussi commis des erreurs, pointe le journal. En premier lieu, celle d’avoir misé sans filets sur le président Ibrahim Boubacar Keïta. Paris donne le sentiment de soutenir son pouvoir corrompu et déliquescent, minant le soutien à la présence militaire française. L’argent coule à flots à Bamako, affirme encore Le Figaro, pendant que l’État a disparu dans le Nord et que le centre sombre dans le chaos. (…) Pour gagner cette guerre et alors que la France est engagée dans un effort de rationalisation de son outil militaire, Emmanuel Macron a mobilisé les pays du G5 Sahel et ses alliés européens. Mais au Mali, relève le journal, revient aussi l’éternelle question posée par tous les conflits. Comment gagner la paix ? Les exemples de l’Afghanistan et de l’Irak ont montré que la victoire des armes ne suffit pas, pointe Le Figaro. La menace persiste tant qu’un État légitime, fort et juste envers toutes les communautés n’est pas installé. Au Mali, le défi est immense. »

Sortir du « blabla »…

L’Afrique, toujours, cette fois dans Libération, avec cette double page sur le 30e sommet de l’Union Africaine qui s’est ouvert hier, dimanche, à Addis-Abeba.

« L’Afrique veut sortir du ‘blabla’, titre LibéJeudi, relève le journal, lors de la session d’ouverture en présence des ambassadeurs, Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission avait déjà déclaré : ‘Sans son indépendance, l’Afrique n’est rien. Avec son indépendance, elle peut être tout’. Hier dimanche, devant les chefs d’Etats, il a été plus précis encore, en mentionnant la fameuse ‘réforme institutionnelle’. Celle qu’il défend au côté du président rwandais, Paul Kagame, devenu ce week-end, le président en exercice de l’Union africaine. » Une réforme basée sur l’indépendance économique : « L’une des mesures phares du plan de réformes, précise Libération, c’est en effet l’instauration d’une taxe de 0,2 % sur les importations de produits non africains dans chacun des pays membres, afin d’assurer, progressivement, l’autonomie financière de la structure. Car jusqu’à présent, l’UA est financée par… les bailleurs de fonds étrangers. »

Reste aussi à remédier à ce bla-bla, dont on accuse souvent l’Union africaine. Et « le duo Kagame-Faki annonce peut-être effectivement un changement de style à la tête de l’UA », estime Libération. Et le journal de s’interroger : « ces leaders plus actifs et parfois plus directs (au risque de froisser), réussiront-ils à faire bouger les choses et à répondre aux défis de l’Afrique ? En attendant, au cours de cette session de janvier, les Etats membres devraient lancer l’instauration d’une zone de libre-échange et la libéralisation du transport aérien. Un sommet également consacrée à la lutte contre la corruption, ce qui fera grincer quelques dents. »

Le personnel des maisons de retraite en grève

On reste avec Libération qui fait sa Une sur la surchauffe des Ehpad, les Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Ce que l’on appelait auparavant les maisons de retraite…

Les personnels aidant et soignant de ces Ehpad ne sont pas assez nombreux et mal payés, pointe Libération, pour des tâches physiquement et moralement épuisantes. Les accompagnants des personnes âgées seront en grève demain mardi pour dénoncer leurs conditions de travail.

Exemple, cité par Libération, cette infirmière dans un témoignage diffusé la semaine dernière sur Facebook. Cette jeune femme travaille dans une maison de retraite dépendant d’un hôpital public. Elle raconte son quotidien : « Ce matin, j’étais seule pour 99 résidents, 30 pansements, un œdème aigu du poumon, plusieurs surveillances de chutes récentes, et j’en passe… Mes collègues aide-soignants étaient eux aussi en effectif réduit. » Elle poursuit : « ce matin, j’ai craqué. Comme les vingt jours précédents. Je m’arrache les cheveux, au propre comme au figuré. Je presse les résidents pour finir péniblement à 10 h 15 ma distribution de médicaments [qui a débuté à 7 h 15], je suis stressée donc stressante et, à mon sens, maltraitante. »

Commentaire de Libération : « Personnel insuffisant et épuisé, structures parfois inadaptées, familles culpabilisées… tout est réuni pour faire imploser le système. Et le vieillissement de la population n’arrange rien à l’affaire. C’est d’ailleurs le comble de l’incohérence : on vit dans une société qui ne cesse de repousser la mort, tant mieux ou tant pis, mais qui ne fait rien pour adoucir les dernières années. »

Se battre pour du Nutella ou des iPhones…

Enfin, Le Parisien revient sur l’affaire de la ruée sur le Nutella…

C’était la semaine dernière, dans de nombreux Intermarché, une spectaculaire promotion, permettant d’acheter cette pâte à tartiner, à moins 70 %, a provoqué émeutes et bousculades. Les images de personnes se battant littéralement pour quelques pots ont fait le tour du net et qui ont provoqué moqueries et railleries.

Le Parisien s’indigne : « ces empoignades étaient pour partie l’illustration d’une grande précarité. Une vie dans laquelle l’opportunité d’économiser 3 euros tout en faisant plaisir à ses enfants peut justifier de hâter le pas vers un rayon de supermarché. Une vie visiblement insoupçonnable et incompréhensible pour certains persifleurs des réseaux sociaux. »

Le sociologue Gérard Mermet, cité par le journal pointe une cohésion sociale qui s’étiole. « D’un côté, dit-il, dans des départements où le chômage est fort, des parents prêts à en découdre pour obtenir une douceur à moins 70 %. De l’autre, Internet qui s’emballe, déverse dans la moquerie, la critique, la condamnation, parfois orchestrées par les mêmes prêts à camper des heures pour obtenir le dernier iPhone. On voit deux France qui se dessinent, l’une contre l’autre,poursuit Gérard Mermet. A tous les étages, c’est chacun pour soi. La solidarité n’a plus sa place. »

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