78 élèves enlevés dans une école au Cameroun

À Bamenda, une ville du nord-ouest du Cameroun, 78 élèves et trois adultes d’un établissement catholique ont été enlevés par des hommes armés, rapportent lundi plusieurs médias, dont la BBC.

Outre les élèves, le directeur et le chauffeur de la Presbyterian Secondary School de Bamenda font partie des captifs, ainsi qu’un enseignant. Des coups de feu ont également été tirés dans la foulée de l’attaque, rapporte Africa News.

L’enlèvement n’a pas encore été revendiqué.

«Les recherches pour retrouver les otages ont été lancées, la mobilisation est totale», a précisé une source proche de l’école, citée par l’AFP. «L’établissement est quadrillé par les forces de sécurité. Nous n’y avons pas accès», a-t-elle précisé.

Dans les deux régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest, une crise socio-politique sans précédent s’est installée fin 2016. Elle s’est transformée fin 2017 en conflit armé. Des affrontements entre l’armée et des séparatistes, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, s’y produisent quasiment tous les jours depuis plusieurs mois.

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Les séparatistes ont décrété un boycott des établissements scolaires, estimant que le système scolaire francophone marginalise les étudiants anglophones. Les attaques de séparatistes armés sur les écoles sont nombreuses depuis le début du conflit. Mi-octobre, six élèves avaient été enlevés dans une attaque de lycée à Bamenda, selon des sources concordantes. Les autorités avaient démenti. Le jour de la rentrée scolaire début septembre, un directeur d’école avait été assassiné, un professeur mutilé et plusieurs lycées attaqués.

Le conflit armé a redoublé d’intensité dans la région du nord-ouest après plusieurs mois d’accalmie, alors que les affrontements s’étaient concentrés durant l’été dans la région du sud-ouest.

Plus de 175 membres des forces de défense et sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit, ainsi que plus de 400 civils, selon les ONG. Dans la zone, plus de 300.000 personnes ont fui les violences, pour la grande majorité en brousse et dans les grandes villes des régions voisines, et pour certaines au Nigeria voisin.

Dans les deux régions anglophones, le taux de participation à la présidentielle du 7 octobre a été très faible (5% dans le nord-ouest et 15% dans le sud-ouest) mais le président Paul Biya, 85 ans et au pouvoir depuis 1982, y a obtenu dans chacune plus de deux tiers des suffrages exprimés. Ce dernier a été réélu pour un septième mandat avec 71,28% des votes. Il doit prêter serment mardi.

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