Au large de Mbour, la mer, souvent témoin de l’harmonie entre pêcheurs, a assisté à une scène de confrontation entre un père et son fils. Cette relation, mise à l’épreuve par les vagues tumultueuses de la vie et la fumée de chanvre, s’est retrouvée exposée devant les yeux du tribunal de Mbour.

Ousseynou, jeune homme au tempérament vif, a toujours eu une relation conflictuelle avec son père, un vétéran de la mer. Sous l’effet du chanvre, ses propos envers son père sont devenus de plus en plus amers. Une récente dispute en mer a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, poussant les autres membres de l’équipage à intervenir pour éviter le pire.

La blessure était profonde. Accusé par son père d’être un “goor djiguene” (h*mos*xuel), Ousseynou n’a pas hésité à riposter. Devant le tribunal, il a tenté de se justifier en évoquant le manque d’attention de son père pendant sa jeunesse : “Il y a juste six ans que je le connais en tant que père. Il ne s’est jamais occupé de moi.”

Malgré la douleur et la frustration, la salle du tribunal était empreinte d’une atmosphère de réconciliation. Le président, épuisé par le déballage, a tenté d’imposer le respect comme pilier de leur future relation. Et, dans un moment touchant, le père, malgré sa douleur, a exprimé sa volonté de pardonner à son fils.

La justice a finalement tranché : six mois de sursis pour Ousseynou et une amende symbolique de 20 000 FCFA. Mais au-delà de la décision judiciaire, ce qui restera gravé dans les mémoires, c’est ce désir profond de rétablir un lien familial brisé par des années d’incompréhension et de douleur. Le véritable défi pour cette famille sera de naviguer au-delà des tempêtes, en cherchant l’apaisement et la guérison.