Bamako : bilan des récentes attaques terroristes enfin révélé, avec des dizaines de morts et 255 blessés

Mardi, des attaques terroristes ont visé l’école de gendarmerie et l’aéroport militaire de Bamako, causant plus de 70 morts et 200 blessés, un des bilans les plus lourds pour les forces de sécurité depuis plusieurs années.

Une source sécuritaire a évoqué 77 morts et 255 blessés, tandis qu’un document officiel confidentiel authentifié rapporte environ 100 décès, citant précisément 81 victimes. Le journal Le Soir de Bamako a annoncé la tenue des obsèques pour une cinquantaine de gendarmes ce jeudi. Jusqu’à présent, les autorités militaires n’ont pas donné de bilan précis, malgré l’ampleur de l’attaque, qui n’avait pas été observée dans la capitale depuis longtemps, et remet en cause les déclarations de succès de la junte au pouvoir. L’état-major s’est contenté de mentionner « quelques pertes en vies humaines », mais des sources diverses signalent un nombre bien plus important de victimes.

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou JNIM en arabe), responsable de l’attaque, a affirmé que des dizaines de ses combattants avaient tué des centaines de personnes dans le camp adverse, dont des membres du groupe russe Wagner, allié au régime de Bamako. Les jihadistes ont été tués par la suite, selon le GSIM. Les attaques ont eu lieu la veille du premier anniversaire de l’Alliance des États du Sahel, formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois pays dirigés par des militaires après des coups d’État successifs depuis 2020. Les jihadistes ont attaqué avant l’aube, prenant temporairement le contrôle de l’aéroport militaire et du pavillon présidentiel.

Des images de propagande du GSIM montrent la destruction d’appareils militaires. Bamako n’avait pas été le théâtre d’une telle attaque depuis 2016, alors que d’autres régions du Mali subissent des attaques presque quotidiennes. Selon les analystes, le JNIM a voulu montrer sa capacité à frapper où et quand il le souhaite, déstabilisant ainsi la narrative de la junte sur ses succès face aux jihadistes.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a condamné fermement ces attaques et appelé à un renforcement de la coopération stratégique régionale et internationale pour lutter contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest. La Cédéao, dont le Mali s’est retiré au début de l’année, a également exprimé sa condamnation et réitéré son soutien à toute initiative en faveur de la paix.

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