Affaire de viol : Idrissa Seck appelle Sonko à avouer son innocence au peuple ou à “se repentir”

Idrissa Seck, le président du Conseil économique social et environnemental (CESE), appelle instamment le leader du Pastef Ousmane Sonko  a répondre à la justice s’il ne se reproche rien quant aux accusations qui sont portées contre sa personne par Adji Sarr et dans le cas contraire, s’il  «l’invite à se repentir»  en présentant « ses accuses devant Dieu et devant les hommes s’il  reconnait les faits.

L’appel du président  de Rewmi Idrissa Seck  à Ousmane Sonko, qu’il appelle affectivement « mon jeune frère »  a  été relayé dans le journal de la RFM de ce dimanche  07 mars 2021.

Le président du CESE a pris la parole dans  le dossier qui secoue le pays depuis plusieurs semaines en donnant un conseil à  Ousmane Sonko qui traverse « une terrible épreuve ». Idrissa Seck demande à Ousmane Sonko à répondre à la justice ou faire son mea culpa. «S’il sait que les accusations portées à son endroit par Adji Sarr sont infondées et ne sont que le résultat d’un complot ourdi contre sa personne, je l’invite à déclarer solennellement devant Dieu et devant les hommes qu’aucune preuve ne viendra étayer lesdites accusations. S’il ne le peut pas, je lui recommanderais alors de se repentir, de demander pardon à sa famille, à ses militants et au peuple sénégalais», conseille le président du CESE.

Idrissa Seck  demande également à Sonko  à apaiser ses partisans qui manifestent. «J’incite mon jeune frère Ousmane Sonko, directement ou à travers ses conseils, à s’adresser à ses partisans pour les inviter à cesser toutes activités (…) de pillage».

Si le président du Pastef Ousmane Sonko répond favorablement à son appel, Idrissa Seck se dit prêt à entamer une médiation afin d’apaiser la tension  comme l’aurait sollicité Alioune Tine, le président fondateur du Think thank Africajom Center et membre important de la société civile. «S’il le fait, j’accéderai alors aux nombreuses demandes à moi adressées, dont celle de notre compatriote Alioune Tine, membre éminent de la société civile africaine, d’entreprendre une médiation politique pour le retour rapide au calme », a affirmé le président du CESE.

Idrissa Seck demande aux populations  ne pas servir de  bouclier humain à quelque « gourou «  que ce soit   ou quelques intérêts nationaux  ou internationaux qui tentent de déstabiliser le pays.  Aussi, il demande à Sonko de s’adresser à ses partisans pour qu’ils cessent toutes activités qui agitent le pays.

Réponse du berger à la bergère.

A cette invitation,  un membre du Pastef est monté au créneau pour récuser  Idrissa Seck toujours au micro de la RFM. Selon lui, Idrissa Seck en invitant Ousmane Sonko  «à présenter des accuses» l’accuse, de facto, dans  cette affaire dont Idrissa  Seck en personne «ne connaît  ni les tenants  ni les aboutissants». Mieux en étant avec le pouvoir ce membre du Pastef trouve Idrissa Seck mal placés pour lancer une telle invitations. D’autres réactions du camp Pastef ne tarderont certainement pas à s’exprimer dans les heures et les jours suivants.

Rappelons que Ousmane  Sonko, principal opposant de Macky Sall a été accusé depuis depuis le 08 février de viol  avec menaces de mort à répétition » par une masseuse de 20 ans, Adji Sarr, en service dans un salon  de massage de la capitale où le leader du Pastef, avait des prestations pour traiter, dit-il,  un  mal de dos. Accusation que rejette Ousmane Sonko et parle d’un complot du pouvoir pour liquider l’opposant qu’il est comme le président  Sall l’a fait avec l’ancien ministre Karim Wade et l’ex-maire de la capitale Khalifa Sall.

Sauf que contrairement à Ousmane Sonko ces deux personnalités, elles, semblaient réellement trempés dans de vrais dossiers à milliards. C’est plutôt la politisation  et manque de sérénité  dans le traitement de ces dossiers qui avaient interpellé certains observateurs et convaincu certains qu’il y a eu volonté d »écarter des adversaires politiques.  Puisque grâce à ces dossiers judiciaires,  ces deux personnalités ont été écartées tranquillement de la dernière présidentielle à laquelle Idrissa Seck et Ousmane Sonko avaient pris part.

Pour mémoire lors de la présidentielle de 2019, Idrissa Seck et Ousmane  Sonko placés respectivement 2è et 3è derrière Macky Sall élu dès le premier tour ont tenté de s’associer pour contester les résultats du scrutin. Mais le projet n’est pas allé très loin.

Depuis, Idrissa Seck, qui passait pour être l’opposant le plus virulent, a longtemps disparu de la scène politique et sa parole se fait rare dans  le débat  public , n’apparaissant que de manière sporadique à intervalles  irréguliers de mois. Mais au plus fort de la crise du Covid 19, lors d’un remaniement ministériel, contre tout  attente, il avait rejoint le pouvoir en place en prenant la présidence du Conseil économique, social et environnemental en remplacement de Aminata Touré, l’ancienne Première ministre, et ministre de la justice de Macky Sall désormais tombée en disgrâce.

Comme quoi les voix de la politique sont insondables. Les amis d’hier peuvent devenir les ennemis aujourd’hui et vice versa et  comme dans un couple, il vaut mieux  qu’un tiers n’y entre pas dans des histoires de politiciens.

Après les violentes manifestations de ce vendredi, un nouveau collectif, baptisé « Mouvement de défense de la démocratie » (M2D), composé de formations politiques d’opposition (dont le Pastef d’Ousmane Sonko) et d’organisations de la société civile (comme le mouvement Y’en A Marre) a appelé à de nouvelles manifestations, pendant trois jours à partir du lundi 8 mars alors que Ousmane Sonko sera de nouveau présenté à la justice pour répondre aux différentes accusations celle de « trouble à l’ordre public et de participation à une manifestation non autorisée » dont l’accuse les forces de l’ordre  d’une part, puis des accusations de « viol avec menace de mort » d’autre part portées  contre lui par Adji Sarr.

Noël SAMBOU

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