Dieynaba Seck, âgée de 18 ans, a comparu devant le tribunal des flagrants délits de Dakar après avoir été en détention préventive pendant vingt jours. Elle est accusée de coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail (ITT) de 21 jours à l’encontre d’Ouly Ba, avec qui elle partageait le métier de vendeuse d’eau à l’arrêt de bus “Djouti Bi” de Rufisque. Les deux jeunes femmes ont laissé l’animosité s’installer entre elles en raison de disputes fréquentes pour des broutilles.
La dernière altercation a éclaté à cause d’une pièce de 50 francs CFA. Ouly Ba, affirmant être victime de moqueries et de provocations constantes de la part de Dieynaba, a déclaré que cette dernière avait ramassé sa pièce de monnaie sans raison et avait refusé de la lui rendre, la rouant de coups.
La plaignante a déclaré : “Elle m’a mordue au dos avant de me terrasser. C’est dans ma chute que mes doigts se sont fracturés. Depuis que j’ai su qu’elle voulait en découdre avec moi, je n’ai cessé de l’éviter. Je n’avais même plus honte de me cacher derrière les autres vendeurs qui se trouvent à l’arrêt de bus.” Elle a également expliqué que cet incident l’a empêchée de passer son examen, étant étudiante en informatique.
Dieynaba Seck, bien qu’admettant avoir giflé la plaignante, a évoqué la provocation comme excuse. Selon elle, elle a réagi parce qu’Ouly Ba a tenté de la mordre à l’oreille lors de leur bagarre. Elle a également prétendu que les blessures de la plaignante étaient probablement dues aux témoins qui les séparaient.
Malgré les dénégations de Dieynaba Seck, Ouly Ba, qui maintient sa position et espère que justice soit rendue, lui réclame 500 000 francs CFA en compensation pour le préjudice subi.
Après les réquisitions du parquet en faveur de l’application de la loi, l’avocat de la défense a plaidé pour une application bienveillante de la loi pénale, mentionnant la maladie de sa cliente, qui souffre de crises épileptiques. En ce qui concerne la somme réclamée par la partie civile, l’avocat a suggéré une réduction du montant.
Finalement, le tribunal a reconnu Dieynaba Seck coupable des chefs d’accusation qui lui étaient reprochés et l’a condamnée à trois mois de prison, dont 20 jours ferme, tout en lui ordonnant d’allouer à Ouly Ba la somme de 200 000 francs CFA en guise de réparation du préjudice causé.