Arrivée du Président au Fouta : Faut-il déraciner l’APR de Thilogne ? (Par Moussa Dia)

« Ce n’est pas le malfaiteur qu’il faut condamner, mais celui qui le pousse à le devenir. » ROUSSEAU.

Populations de Thilogne, desserrons nos cœurs et exprimons notre joie à nos parents d’Agnam pour l’inauguration de leur hôpital niveau1.
En vouloir à Farba pour la réalisation de cette importante infrastructure, c’est faire combat inutile à effet boomerang, argumenter contre soi. Ce que nous voulons pour notre cher Thilogne, il doit le vouloir pour son cher Agnam.
Farba a mille raisons de défendre sa commune, de la préférer à Thilogne.
Cela est dans l’ordre naturel des choses. Et ce qui est naturel n’est jamais condamnable.

Alors qui est responsable de nos déceptions, de notre humiliation? Sans doute, c’est Macky. Mais aussi notre résignation.

En effet, en mai 2014, le président de la république Macky Sall reçut en audience à la salle des banquets du palais, en présence de Farba Ngom, les populations de Thilogne.
Je précise, à toutes fins utiles, que j’étais présent à cette rencontre. Si je dis quelque chose d’inauthentique de cette audience, c’est par défaut de mémoire.

Nous lui exprimèrent avec beaucoup d’enthousiasme et d’espoir nos doléances au rang desquelles :
-La réalisation du centre de santé du district sanitaire de Thilogne dont la décision d’erection avait été prise en 2011 par le ministre de la santé Modou Diagne Fada;

la dotation du lycée de Thilogne un bus scolaire;
-la départementalisation de Bossea avec Thilogne comme chef lieu du département;
la brigade de gendarmerie.
-et enfin, naturellement, la promotion des cadres.
Sur le champs, le président donne réponse favorable à toutes les doléances avec une indication approximative des délais d’exécution respectifs pour chaque besoin, SAUF celle concernant la départementalisation. Pour celle ci, il dit clairement qu’il va voir sa faisabilité.

Un an plus tard, la brigade de gendarmerie se retrouve à Agnam.
A la place du bus promis, on nous livre un minibus scolaire.
Dans le même esprit de mépris et d’indifférence, les travaux de réalisation du centre de santé du district sanitaire de Thilogne sont volontairement retardés au profit d’un nouveau projet de construction d’un hôpital niveau1 à Agnam. Plus grave, le centre de santé du district sanitaire de Thilogne est totalement vidé de sa substance par son infériorité en termes d’équipement par rapport à la structure sanitaire des Agnam qui est pourtant sous sa couverture.

En 2017, le ministère de la microfinance dirigé par Moustapha Diop à l’époque, met en place des financements des projets portés par des femmes.
Le département de Matam compte 10 communes. Les neuf communes du département de Matam ont reçu des financements pour leurs femmes.
La commune de Thilogne fut aussi cette pauvre femme dont on a injustement privé ce droit.
Les femmes de Thilogne, contrairement à leurs sœurs des autres communes, n’ont reçu aucun centime de ces financements.
Quelle humiliation infligée à nos braves femmes sous l’œil frileux ou indifférent de tous les responsables de l’Apr.
Personne n’a fait de cette injustice un motif légitime d’une contestation ou tout au moins d’une désapprobation publique.

A la lumière de ces faits, chères populations, sachons que le coupable c’est le président de la république. Il l’est davantage parce qu’il a eu, à plusieurs reprises, vent du détournement de nos projets sans jamais daigner arrêter ni nous réhabiliter en nous donnant de droit ce qu’il nous a promis.

Mais, nous, populations de Thilogne, sommes aussi coupables.
En réalité, malgré tous ces impairs amèrement essuyés, nous avons continué à lui assurer des scores soviétiques à toutes les élections postérieures à ces douloureuses épreuves et honteux affronts.
Nous nous sommes résignés.

Mais, l’occasion est venue pour exprimer notre mécontentement dans la plus expressive des manières.
On ne peut pas donner au président une majorité confortable à Thilogne et nourrir simultanément un sentiment de déception. Il doit voir en nous notre déception.
Son accueil à Thilogne doit être timide, proportionnel au mépris qu’il nourrit à notre encontre.
On ne doit pas soutenir quelqu’un qui ferme les yeux sur notre humiliation. S’il n’a pas d’autorité, nous ne devons pas compter sur lui; s’il en a, il l’utilise contre nous.
En tout état de cause, il est l’artisan de nos souffrances morales.

Quant à nos parents d’Agnam, soyons contents pour eux pour la réalisation des infrastructures dans leur commune.
Ce mépris de Macky ne doit pas faire germer des graines de jalousie malsaine entre nous.

Si nous levons la voix, c’est contre Macky, non contre Agnam. C’est pour dénoncer ce que Macky nous a fait injustement subir.
Et il ne sert à rien d’élaguer les feuilles venimeuses si les racines du tronc sont toujours solidement enfouis dans le sol.

IL FAUT DÉRACINER L’APR DE THILOGNE. CETTE OPÉRATION DE DÉRACINEMENT DOIT COMMENCER À L’OCCASION DE CETTE VISITE. PUISQUE L’APPARTENANCE DE LA MAJORITÉ DES POPULATIONS À L’APR NE DONNE AUCUN DROIT À DES ÉGARDS NI AU MOINS À LA JUSTICE.

Moussa DIA
Citoyen de Thilogne

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