Dans la contrée du Chari-Baguirmi, à 45 kilomètres de N’Djamena au Tchad, s’étend un village aux racines sénégalaises nommé Sénégal. Fondé en 1927, ce hameau de 17 000 âmes est le legs vivant des tirailleurs sénégalais du début du XXe siècle. Tchadinfos nous emmène à la découverte de ce lieu de mémoire, où l’histoire africaine et la colonisation se rencontrent.
Abakar Camara Abdoulaye, adjoint au chef du village et descendant de tirailleur, partage l’origine de ce village : « Ce sont nos grands-parents, tirailleurs sénégalais, qui ont servi les colons au Tchad. Beaucoup sont tombés au champ d’honneur, laissant derrière eux des générations qui sont devenues tchadiennes. Le village a été nommé en l’honneur des premiers arrivants, formant une communauté issue de divers horizons ouest-africains. »
Vivant principalement de l’agriculture et de l’élevage, Sénégal face aujourd’hui à des défis majeurs. Avec seulement quatre salles de classe, souvent partagées entre deux niveaux, l’éducation y est un défi quotidien, aggravé par le manque d’infrastructure durable et des conditions climatiques parfois rudes. La santé n’est pas en reste, l’unique centre de soins opérant dans une maison louée, les appels aux autorités pour une structure décente sont restés sans réponse.
Malgré ces épreuves, le village sénégal au Tchad est un témoignage de la ténacité et de la richesse culturelle africaine, méritant une attention accrue pour assurer son avenir prospère.