Des bunkers, abris de combats, munitions de guerre diverses
Des bunkers, abris de combats, munitions de guerre diverses, des médicaments, trois champs de cannabis… C’est en somme, l’important butin de guerre, fruit de 27 jours de ratissages menés dans le quadrilatère «Toubacouta-Babonda-Baraka Mandioka-Niafena» (région de Ziguinchor) par l’Armée nationale.
Le conflit armé vieux de 35 ans, dans la région naturelle de la Casamance (zone sud du Sénégal), est-il en phase d’un dénouement définitif ? La question trouve toute sa pertinence au regard des derniers développements nés de l’épisode du carnage survenu le 6 janvier dernier, dans la forêt de Bofa, ponctué par l’exécution cruelle de 14 coupeurs de bois. Un douloureux événement qui a amené le Haut commandement de l’Armée nationale à consolider son dispositif militaire, tout en reconsidérant ses engagements stratégiques, par un nettoyage intégral et sans concession de toute la bande sud, minée par plusieurs bases rebelles de différents fronts. Cette promesse vertement articulée par les hautes autorités militaires, est matérialisée dès le 8 janvier suivant.
Entre autres forces de combats réquisitionnées et déployées dans la zone, figurent, entre autres, l’Artillerie lourde, la Compagnie des parachutistes (dont les faits d’arme dans le secteur sont sans conteste), le détachement des démineurs du génie… Les opérations de sécurisation faites de ratissages, seront ponctuées par des accrochages avec des factions rebelles établies dans le quadrilatère «Toubacouta-Babonda-Baraka Mandioka-Niafena». Face à la percée et la puissance de feu de l’Armée, plusieurs factions qui se trouvaient dans ce rayon ont été contraintes de lever le camp. L’avancée de l’Armée se heurtera à une importante base rebelle.
Il s’agit de celle de Bédiloute, démantelée», a renseigné le Colonel Abdoul Ndiaye de la Dirpa. Cette base tombée, indique le Colonel Ndiaye, l’Armée a poursuivi sa progresse, toujours dans ce quadrilatère «Toubacouta-Babonda-Baraka Mandioka-Niafena». Une avancée ponctuée par des accrochages à l’approche de bases rebelles secondaires, entre les localités de Guidel – Babaninka et Santhiaba. «Il y a eu plusieurs pertes en vies humaines dans les rangs des rebelles qui ont emporté la plus part de leurs camarades tombés au combat.» Le 18 février dernier, l’Armée signe d’autres succès.
«Munitions diverses, grenades à main et stocks de médicaments saisis, champs de cannabis détruits»
Il s’agit, cette fois, du démantèlement d’une autre importante base rebelle nichée à Bindialoum. Une véritable forteresse faite d’une quinzaine de bunkers, abris de combat, dotés de tunnels… Dans leur fuite, «les rebelles ont abandonné sur place un arsenal de guerre fait de munitions diverses, de grenades à main, de stocks de médicaments…, ainsi que trois champs de chanvre indien. Le trafic de drogue, les braquages des populations et le trafic de bois constituent l’économie criminelle des rebelles», a assuré le Colonel Ndiaye. Ce n’est pas tout, le dispositif de l’Armée a, dans le même ordre, appréhendé deux rebelles qui avaient en charge l’entretien des champs de cannabis et trois autres rebelles arrêtés à hauteur du village de Boulom, il y a 4 jours. Ils ont été mis à la disposition de la Gendarmerie. Pour le Colonel Ndiaye, la logique de l’Armée reste maintenue. «Poursuivre sans répit les opérations de nettoiement de la région sud. Densifier la traque soutenue contre les bases rebelles, afin d’assurer la sécurité des populations et de leurs biens.»
igfm