Chambre criminelle : Ce que risque Seynabou Ndiaye qui aurait rendu aveugles ses deux belles-filles

« La triste histoire » a été plaidée, 5 ans après, devant la chambre criminelle de Dakar. Seynabou Ndiaye a comparu, ce mardi, pour les faits de coups et blessures volontaires ayant entraîné la cécité de ses deux belles-filles, Nogaye Guèye et Fatou Guèye âgées respectivement de 3 et 5 ans.
Les faits remontent à 2015. Les victimes ont été torturées par leur marâtre alors qu’elles étaient en vacances chez leur père. De ces sévices corporels, les petites ont fini par perdre la vue. Ce n’est que lorsqu’elles sont retournées chez leur mère que le pot-aux-roses a été découvert. Il a fallu l’engagement sans faille des membres de leur quartier pour que leur belle-mère soit arrêtée par les éléments de la police de Yeumbeul.

« Notre belle-mère mettait du savon dans nos yeux et du gasoil sur nos cuirs chevelus »

 En effet, les voisins avaient déposé une plainte pour maltraitance contre le bourreau des filles. « Ma tante nous battait tous les jours au vu et au su de notre papa. Elle a même une fois frappé Nogaye Guèye à l’aide d’un encensoir à la tête. Pis, elle l’a cognée contre le mur. Souvent, elle mettait du savon en poudre dans nos yeux et du gasoil sur nos cuirs-chevelus », avait déclaré Fatou Guèye face aux enquêteurs.

Cependant, ces déclarations ont été balayées d’un revers de main par l’accusée. Mieux, elle a soutenu avoir toujours utilisé ses mains pour frapper les victimes. « Ce n’est qu’en prison qu’on m’a dit que je mettais du savon dans leurs yeux. Ce qui est faux. En ce qui concerne le gasoil, c’est leur père qui l’achetait car elles avaient des poux », s’est défendu Seynabou Ndiaye.

20 ans de travaux forcés requis pour la marâtre et 3 ans pour le père des filles pour non-assistance à une personne en danger

 Conseil des victimes, Me Ibrahima Mbengue a laissé entendre : « Si on leur donnait le ciel et la terre comme dommages et intérêts, elles ne pourraient pas les contempler parce qu’elles sont aveugles. Où est-ce qu’elles vont acheter des yeux pour contempler les hommes ou la nature ?». Ce, tout en réclamant la somme de 500 millions de FCFA pour toute cause et préjudice confondus
Faisant son réquisitoire, le parquet a demandé 20 ans de travaux forcés contre l’accusée et 3 ans de prison à l’encontre le père des filles jugé par contumace pour non-assistance à personne en danger.
Pour l’avocat de Seynabou Ndiaye, Me Abdoulaye Sène, une nouvelle expertise médicale devait être ordonnée pour déterminer les causes de la cécité de Nogaye et Fatou Guèye. Sur ce, il a plaidé la disqualification des faits en violences et voies de faits.
Le dernier mot revient au juge qui va statuer sur cette affaire le 25 février prochain.  

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