Ndoye Douts, un plasticien sénégalais prolifique, est décédé à l’âge de 50 ans à Dakar. Sa disparition a profondément attristé la communauté artistique qui se souvient de lui comme d’une figure enjouée, généreuse et talentueuse.

Sorti major de sa promotion à l’École nationale des Beaux-Arts du Sénégal en 1999, Ndoye Douts était passionné par le paysage urbain de Dakar et son “désordre architectural”. Ses installations ont souvent été présentées lors de la Biennale de Dakar (Dak’Art), mettant en avant des séries de dessins reflétant la vie intense de la ville et, par extension, de tout le continent africain.

Récemment de retour du Japon où il avait exposé pendant un mois, Ndoye Douts se sentait fatigué, comme le témoigne son ami Olivier Sultan, propriétaire de la Galerie Art-Z à Paris, qui a souvent exposé ses œuvres : “Les œuvres de Douts reflétaient parfaitement Dakar, que ce soit ses toiles, ses dessins ou ses films d’animation. Il capturait le bouillonnement constant et l’énergie de la ville, la présence de la foule, en plaçant tout sur un même plan plastique : la mer, les pirogues, les voitures, les immeubles et les gens – un véritable kaléidoscope urbain”.

Originaire d’une famille lébou, une ethnie de pêcheurs puissante à Dakar, Ndoye Douts incluait souvent le mot “lébou” dans ses œuvres, marquées par la présence de poissons et d’embarcations. Il abordait des sujets profonds, tels que la raréfaction du poisson qui entraînait les départs des migrants en pirogues, un voyage souvent tragique. Malgré la gravité de ses sujets, Ndoye Douts était toujours joyeux et généreux dans ses interactions avec les autres artistes et créateurs.

Sa disparition laisse un grand vide dans le paysage artistique de Dakar. Les artistes et amateurs d’art se souviendront de lui comme d’un talentueux observateur de la vie urbaine et d’un esprit libre. Ses œuvres demeureront comme un témoignage de sa vision unique et de son regard sans compromis sur la ville qui l’a inspiré.