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« Départ des troupes françaises : l’analyse d’un ancien chef de l’armée sénégalaise »

«La présence militaire française dans les pays de l’ancien pré carré est en sursis». C’est la conviction du général de corps d’armée Babacar Gaye. L’ancien chef d’état-major général des Armées sénégalaises aborde la question dans un entretien accordé au journal Le Soleil.

Il explique : «Il reste d’importantes implantations militaires françaises en Afrique; je pense notamment à Port-Bouët, en Côte d’Ivoire, et à Djibouti. Un désengagement militaire total de la France en Afrique aurait, bien au-delà de sa dimension militaire, une très forte signification stratégique. Lors du départ des militaires français du Mali, des hommes politiques et des diplomates français, comme l’ambassadeur Araud, ont recommandé d’évacuer toutes les bases en Afrique francophone pour écrire de nouvelles relations avec les pays hôtes de ces bases.»

L’interlocuteur du journal de poursuivre : «Alors, puisque vous me demandez ce qu’est ma conviction, je crois que la présence militaire française dans les pays de l’ancien pré carré est en sursis, mais que Paris s’efforcera de conserver sa présence à Djibouti.»

L’ancien Cemga estime que «le départ des troupes françaises ne remet pas en cause leur valeur, leurs efforts et leur sacrifice». «Il est le symbole d’une page qui se tourne», souligne l’ancien représentant spécial du secrétaire général et le chef de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies en République centrafricaine (MINUSCA). Qui s’empresse toutefois d’ajouter :

«Je conviens que dans certains cas, elle se déchire plus qu’elle ne se tourne». Parmi les risques, Général Babacar Gaye évoque la présence du groupe de sécurité privée russe Wagner :

«Puisque les paramilitaires russes sont déjà au Sahel, il y a certainement un risque. Pour ma part, dans une interview donnée, en décembre 2021, à l’hebdomadaire « Jeune Afrique », le quotidien malien Le Challenger avait repris et publié à la Une ma déclaration suivante : «Il est tragique qu’un État en soit réduit à devoir faire appel à une société de sécurité privée [jeudi 16 déc. 2021]. Depuis la Résolution 2719 du Conseil de sécurité de décembre 2023, les opérations de paix de l’Union africaine peuvent être financées par les Nations unies. J’espère que dès que notre Organisation continentale aura un président de sa Commission, il se penchera sur les drames du Sahel et du Soudan qui sont liés.»

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