Dépenses fiscales : Le Sénégal perd 3 400 milliards en 5 ans

Le Sénégal renonce chaque année à une manne financière colossale à travers les dépenses fiscales. En effet, de 2015 à 2019, soit sur une période de 5 ans, l’État a perdu près de 3 400 milliards F Cfa (3 447 exactement).

En 2015, les exonérations fiscales s’élevaient à 648 milliards, soit environ 40,4 % des recettes fiscales effectivement perçues et 6,2% du PIB. L’année suivante, le chiffre était de 663 milliards de francs CFA. Autrement dit, près de 37,1 % des recettes fiscales de l’État et 5,9% du PIB en 2016.

En 2017, le manque-à-gagner s’est élevé à 677 milliards de francs CFA, soit près de 37,1 % des recettes fiscales de l’État et 5,7% du PIB. Une année après, le montant a grimpé à 709 milliards de francs CFA représentant près de 36% des recettes fiscales effectives de l’État et 5,5 % du PIB.

Enfin, en 2019, l’État a renoncé à 750 milliards de F cfa. “Comparées aux recettes fiscales de la même année, les dépenses fiscales représentent 29,6% et constituent 5,4% du PIB”, souligne le rapport 2019.

Ainsi, cela fait un total de 3 447 milliards F Cfa non recouvrés par l’État qui a décidé d’en faire des dépenses fiscales.

Il faut dire que ce montant n’est que la partie connue du manque-à-gagner. En effet, chaque année, il y a une bonne partie des dépenses fiscales qui ne fait pas l’objet d’évaluation.

Dans le rapport 2019, le ministère des Finances reconnaît que chaque année, l’évaluation “est en-deçà du montant effectif, car, d’une part, une partie des mesures fiscales recensées ne peut pas, pour le moment, être évaluée et, d’autre part, certaines mesures du fait d’une information incomplète ne sont évaluées que partiellement”.

Si les dépenses fiscales évaluées des années 2018 et 2019 sont respectivement de 76 et 77% du total. Les évaluations des 3 années précédentes, elles, sont à un taux légèrement inférieur à 75% des exonérations. Ce qui veut dire qu’en moyenne le quart (1/4) des exonérations ne fait pas l’objet d’évaluation.

Il s’y ajoute que des nantis bénéficient de ces mesures supposés être du social pour aider les plus démunis.

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