Après le double meurtre de Aziz Dabala et du jeune Waly, les habitants de la cité Technopole sont partagées entre crainte, angoisse et consternation.
Dans l’immeuble de cinq étages où a eu lieu le double meurtre, les portes noires de l’appartement sont fermées à double tour, aucun tapage n’est noté. Aucune sonorité ne sort de cet antre. Rien ne démontre qu’à l’intérieur de ces hauts murs, un crime crapuleux a été commis.
Le célèbre danseur Abdoul Aziz Ba, plus connu sous le nom d’Aziz «Davala» et Boubacar Gano dit Wally y ont été tués de façon atroce. Cependant, pas de quadrillage de la police, pas de ruban jaune pour délimiter la scène de crime encore moins de dispositif sécuritaire.
Pourtant, il est impossible d’y pénétrer. Toutes les issues sont scellées. Les portes comme les fenêtres. Dans cette artère, à quelques encablures d’un manège pour enfants, il n’y a pratiquement personne. Seules des voitures garées sont visibles.
Un peu plus loin, à quelques pas du domicile du défunt, I. B. a les yeux rivés sur son téléphone. Lentement, les doigts grelottant, il scrolle sur l’écran. L’homme est à l’affût des informations. Ses yeux rouges, sa mine fatiguée témoignent de ses journées harassantes et de ses nuits éprouvantes.
«Depuis que les deux corps ont été retrouvés dans la nuit du mardi vers 23 heures, je n’arrive plus à fermer l’œil. J’ai constamment la peur au ventre. A mon bureau, je ne parviens plus à me concentrer. Je suis constamment au téléphone avec les membres de ma famille », indique le père de famille interrogé par L’OBS.
Depuis huit ans, l’homme de 50 ans vit avec sa femme et ses trois enfants à la cité Technopole de Pikine. Jamais, il n’a ressenti une psychose pareille. Le choc est toujours là, tout comme l’émoi et la consternation.