Erdogan Rompt Un Accord Avec Athènes Et Déclare Ne Plus Vouloir Rencontrer Ses Dirigeants

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Erdogan rompt un accord avec la Grèce
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi qu’il ne rencontrerait plus les dirigeants de Grèce qu’il accuse de ne pas “être honnêtes”, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis se refusant de son côté à “entrer dans un jeu de ping-pong” avec son voisin.
“Nous n’aurons plus de rencontres bilatérales avec eux”, a déclaré le chef de l’Etat turc lors d’un discours devant son groupe parlementaire à Ankara alors que les dirigeants des deux pays multiplient les accusations mutuelles.

“Vous savez qu’on avait un accord de haut conseil stratégique avec la Grèce. J’ai prévenu notre ministre des Affaires étrangères hier (mardi), nous avons rompu cet accord”, a-t-il précisé.

Scellé en 2010, l’accord entre la Turquie et la Grèce prévoyait des réunions régulières de haut niveau pour développer la coopération entre les deux pays.

A propos du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, M. Erdogan a dénoncé, sans jamais le nommer: “Il va aux Etats-Unis, il tient des propos à notre encontre devant le Congrès. Nous en avons marre maintenant. Si tu es honnête, on est prêt à t’accueillir, mais si tu ne l’es pas, désolé”, a martelé le chef de l’Etat turc.

“La Turquie est celle qui nous menace”
S’adressant à des journalistes mardi à Bruxelles, M. Mitsotakis a assuré qu’il ne “s’engagerait pas dans un jeu de ping-pong d’accusations personnelles avec le président turc”.

“La Turquie est celle qui nous menace, clairement nous ne menaçons pas la Turquie” et “ne serons jamais ceux qui ont recours à l’escalade, aux insultes et aux accusations personnelles”, a-t-il dit, regrettant qu’Ankara “manque à nouveau une occasion d’améliorer substantiellement ses relations avec la Grèce”.

La Turquie a intensifié ses critiques contre la Grèce depuis l’intervention de M. Mitsotakis devant le Congrès américain mi-mai.

Le Premier ministre grec avait alors critiqué la Turquie sans la mentionner ouvertement.

Les médias progouvernementaux turcs ont interprété ce discours comme un appel à Washington à ne pas fournir les avions de combat F-16 demandés par la Turquie.

Remise en cause de la souveraineté de la Grèce sur des îles de la mer Égée
Les autorités turques reprochent en outre aux Grecs d’armer les îles de la mer Égée, en violation selon elles de deux traités.

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a répété mardi qu’Ankara remettrait en cause la souveraineté de la Grèce sur ces îles si elle continuait d’y envoyer des troupes.

“La Grèce a violé le statut de ces îles et doit les désarmer. Sinon, un débat sur leur souveraineté commencera”, a-t-il indiqué à l’agence officielle Anadolu.

Convaincu d’avoir “le droit” de son côté, le Premier ministre grec a qualifié de “totalement inacceptable” le “déluge de survols (turcs) des îles égéennes” grecques “le mois dernier” mais s’est dit confiant en raison de ses “alliés puissants”.

Le président français Emmanuel Macron qui préside l’Union européenne jusqu’en juillet a apporté son soutien à Athènes, condamnant toute remise en cause de la “souveraineté” grecque.

Même condamnation de Berlin qui a jugé “inacceptable” la “remise en question de la souveraineté des Etats-membres de l’UE”, a déclaré mercredi Wolfgang Büchner, porte-parole du chancelier allemand Olaf Scholz.

“L’Allemagne s’est engagée par le passé pour que les questions en suspens entre la Grèce et la Turquie soient résolues dans le cadre d’un dialogue (…) et du droit international”, a-t-il ajouté à Berlin, se disant “prêt à continuer” dans cette démarche.
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