Les heurts qui ont éclaté à l’occasion de la réunion du 19 janvier du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS) sont les prémisses d’une cassure du parti d’Abdoulaye Wade. Deux camps vont naître de la rupture qui s’annonce: celui des fidèles qui seront les derniers matelots à bord du navire au bord du naufrage et celui des partants qui rejoindront Macky Sall avec armes et bagages.
L’indice ne trompe pas: Cheikh Seck et Abdou Aziz Diop, qui ont failli en venir aux mains, symbolisent respectivement les deux camps. Suite à leur dispute, Lamine Ba, fidèle parmi les fidèles du pape du Sopi, a invité Abdou aziz Diop à démentir par communiqué avoir rencontré clandestinement le chef de l’Etat, Macky Sall. Ce qui n’a pas été fait jusqu’au moment où ces lignes sont écrites.
De source proche du Palais, Yerimpost a appris que Abdou Aziz Diop, qui y a de plus en plus ses entrées, est en « dialogue » continu avec Abdou Mbow, son ami de longue date, vice-président de l’Assemblée nationale, qui va sans doute lui faciliter l’intégration du cercle du pouvoir.
Au même moment, Oumar Sarr, mentor de Abdou Aziz Diop, prend langue régulièrement avec Mahmoud Saleh, ministre d’Etat et émissaire du président pour les missions délicates. Baron politique à Dagana propulsé numéro 2 du PDS au lendemain de la défaite à la présidentielle de 2012, Oumar Sarr est aujourd’hui frustré. Il a mal vécu l’épisode de Touba, début août 2017, lorsque Abdoulaye Wade a présenté Madické Niang au vice-khalife des mourides comme étant son adjoint.
En riposte à cette rétrogradation de fait, il peut être tenté d’exprimer sa colère en claquant la porte pour répondre favorablement à l’appel pressant de Macky Sall à le rejoindre. Il irait avec du monde. Un pan entier du PDS le suivrait au pouvoir. D’autant que les temps se durcissent pour beaucoup, plus de cinq ans après la perte du pouvoir.
Avec yerimpost