Fake News et désinformation : la CJRS pause le débat et alerte

C’est à la fois un honneur et un grand plaisir de m’adresser à vous cet après-midi pour parler d’une problématique aussi importante que les fake News et la désinformation. Deux grosses menaces non seulement pour l’Etat de droit, mais aussi pour notre profession : le journalisme et la liberté de presse.

Mesdames et messieurs,
Quand on oarle de menaces contre la liberté de presse, pilier essentiel dans un État de droit, on a tendance surtout à penser aux violences contre les professionnels des médias -qu’elles soient physiques, verbales ou numériques-, aux poursuites judiciaires contre les journalistes. Mais à côté de ces manifestations les plus abruptes et les plus barbares des menaces, il faudrait également tenir compte des menaces plus sournoises et intelligentes comme par exemple cette montée de la désinformation qui peut être la source même de toutes les autres violences.

En effet,
Par cette désinformation, on alimente la haine contre les journalistes ;
Par cette désinformation on met en danger la vie d’honnêtes citoyens.
Par cette désinformation, on bafoue la dignité des acteurs de la presse.
En faisant croire à une partie de l’opinion que telle presse ou tel journaliste roule pour Jean ou pour Paul.

Les conséquences sont parfois néfastes. D’autant plus que nous vivons de plus en plus dans une société où, nombre de citoyens préfèrent des mensonges, discours de propagande ou manipulations de l’information qui confortent leurs certitudes et promeuvent leurs idéaux, plutôt que des vérités qui les remettent en cause. Or, le rôle du journaliste, ce n’est point de chercher à plaire. c’est en toutes circonstances et en tous lieux, d’être le serviteur de la Vérité, d’être le serviteur de l’intérêt général.

Est-ce que nous disons et défendons toujours la vérité ? Mettons nous en avant dans tous nos actes l’intérêt général du peuple sénégalais ? A notre humble avis, la presse fait des efforts très importants et louables certes, mais les manquements et insuffisances sont encore nombreux. Ils constituent un terrain fertile pour les ennemis de la presse, de la liberté et de la démocratie qui n’hésitent pas à utiliser ces manquements, non pas pour aider à les corriger , mais uniquement dans le seul but de monter l’opinion contre la presse, en vue de créer un vide, propice pour les manipulateurs aux desseins inavoués.

Mesdames et messieurs.
En cette veille de présidentielle, les attentes des Sénégalais en informations de qualité sont énormes. Ne pas les satisfaire, c’est pousser les citoyens à recourir aux amateurs souvent partisans pour s’informer ; avec certes tous les avantages, mais aussi tous les risques qui vont avec.
En tant que professionnels de l’information, nous avons le devoir de travailler à mieux prendre en charge les préoccupations véritables de nos populations, afin de barrer la route aux marchands d’illusions, de fake News et aux promoteurs de la haine. C’est d’autant plus vital que le contexte électoral de cette présidentielle est marqué par une crise très profonde. Une crise exacerbée en partie par le discours propagandiste et manipulateur.

Afin de jouer sa partition dans la lutte contre ce fléau, la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS) envisage de mettre en place un dispositif de lutte contre cette désinformation et la promotion de la haine dans l’espace public ; ce qui doit nécessairement passer par la promotion d’une information juste, plurielle, fiable et crédible. Car comme disait le philosophe Alfred Sauvy : ‘’Bien informés les Hommes sont des citoyens ; mal informés ils deviennent des sujets’’ Nous l’avons déjà expérimenté lors des crises précédentes avec le bulletin des reporters.

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