[focus] Daga Kholpa : Un Pôle Urbain Pour Résorber Le Déficit De Logements

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[Focus] Daga Kholpa : Un pôle urbain pour résorber le déficit de logements
Le Gouvernement du Sénégal, à travers le Programme d’Action Prioritaire Accéléré-Ajusté (PAP 2A) du Plan Sénégal Emergent, a mis en place le programme sectoriel « Sénégal Zéro Bidonville » dont l’une des composantes phares porte sur l’accélération de la production de logements et la promotion d’une nouvelle urbanisation.

Après avoir constaté un déficit chronique dans la production de logements, le Président Macky Sall a mis en place le « Projet 100.000 logements » pour corriger certaines inégalités sociales et économiques.

L’objectif est de permettre à chaque sénégalais, quels que soient son statut social et ses revenus, d’avoir l’opportunité d’accéder à ”un logement décent dans un cadre assaini et disposant des infrastructures socioéconomiques nécessaires à son épanouissement et à celui de sa famille”, rappelle le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’hygiène publique, Abdoulaye Saydou Sow.

En effet, une étude commanditée en 2014 par la Société financière internationale a révélé que le déficit de logements était estimé à environ 320 000 unités pour l’ensemble du Sénégal et 158 000 pour Dakar.

Cet écart, qui atteint 12 000 logements par an en moyenne, selon le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’hygiène publique, est la conséquence ”d’une urbanisation rapide, d’une offre insuffisante due à des contraintes, notamment la rareté des terrains viabilisés et l’imprévisibilité de l’attribution des titres de propriété ; la faible disponibilité de produits financiers appropriés, principalement pour les acheteurs ; les coûts de construction élevés”.

Il signale que les implantations informelles persistent et représentent 25% des espaces urbains au Sénégal et 30 % des zones habitées à Dakar.

Mieux, il reconnaît que ”la plupart de la population a recours à des solutions locatives pour se loger (environ la moitié des ménages en 2014 à Dakar), à défaut de pouvoir accéder à la propriété et de la financer”.

Ainsi, le projet 100 000 logements trouve tout son sens. C’est ainsi qu’un vaste programme d’Aménagement et de développement de Pôles Urbains au Sénégal (PAPPUS) qui porte sur plus d’une trentaine de pôles urbains déjà identifiés sur l’ensemble du territoire national, dans les métropoles d’équilibre, les métropoles régionales et les villes secondaires stratégiques déclinées dans le Plan national d’Aménagement et de Développement territorial (PNADT), est mis en branle.

Parmi ces pôles urbains en gestation, figure celui de Daga Kholpa.

Daga Kholpa : Bâti autour du principe”Xëy Dëk” ou ”Vivre et travailler”

De par son positionnement géographique stratégique, Daga Kholpa  est à cheval entre les communes de Diass et de Yenne, dans le triangle Dakar-Thiès – Mbour, à proximité de l’AIBD, du futur Port de Ndayane et de la nouvelle Ville de Diamniadio.

Avec la loi 2020-24 du 02 juillet 2020,  l’Etat du Sénégal veut matérialiser ce pôle urbain, qui sera piloté par la société anonyme à participation publique majoritaire dénommée Société d’Aménagement foncier et de rénovation urbaine (SAFRU SA).

Selon le ministre Abdoulaye Saydou Sow ”le dispositif de réalisation du pôle urbain de Daga Kholpa repose, concrètement, sur le principe du «?XËY DËK?» où la coexistence d’habitats décents et de bassins d’emplois permettra aux habitants d’y vivre et d’y travailler, de faire instruire leurs enfants tout en s’y soignant et en bénéficiant d’aires de loisirs”.

La première phase d’aménagement va porter sur une Zone prioritaire s’étendant sur une superficie d’environ 400 hectares, pour une production de près de 9000 logements.

Ainsi, assure le ministre : ”le sous projet aménagement urbain du pôle de Daga Kholpa vise la réalisation préalable de grandes trames d’accueil, prenant en compte les terrassements généraux, la voirie (primaire, secondaire et tertiaire), les réseaux divers tels que le drainage des eaux pluviales, l’évacuation des eaux usées, l’adduction d’eau potable, l’amenée de l’électricité et ceci jusqu’au niveau tertiaire, autrement dit, desservant toutes les parcelles. Un tel niveau d’aménagement requiert des études minutieuses pour en assurer la qualité et l’accès équitable, tenant compte des préoccupations des populations vivant dans les villages situés au cœur du projet”.

Un appui de 100 millions de dollars de la Banque mondiale

En outre, la pertinence et la viabilité dudit projet ont permis de faciliter l’adhésion des Partenaires techniques et financiers, tels que la Banque Mondiale et le financement IDA du Logement Abordable afin d’accompagner l’Etat du Sénégal dans cette entreprise de haute portée économique, environnementale et sociale.

Le ministre rappelle qu’un financement de cent millions (100 000 000) de dollars US est consenti au projet avec trois composantes.

La première porte sur le soutien de l’offre de logements sociaux, principalement structurée autour de l’aménagement de la Zone prioritaire du pôle de Daga Kholpa confié à la SAFRU. Les deux autres composantes sont axées sur le soutien à la demande de logements sociaux et la politique et coordination du logement social.

Des études ont été réalisées afin de mesurer les impacts environnementaux et sociaux en vue d’une bonne prise en charge objective des préoccupations des populations directement ou indirectement impactées par les projets.

L’État du Sénégal a pris un engagement ferme à veiller à la préservation du patrimoine foncier, culturel et cultuel des populations autochtones, mais aussi, à ce qu’elles soient les principales et premières bénéficiaires des retombées positives du projet.

Pour une meilleure prise en compte des préoccupations de la population, Abdoulaye Saydou Sow assure avoir  instruit la SAFRU et la Direction générale de l’Urbanisme et de l’Architecture de procéder sans délai, en rapport avec les chefs de villages, notables, organisations de femmes et de jeunes, à ”la matérialisation des zones d’extension des huit (08) villages et hameaux concernés”.

D’ailleurs, un planning d’intervention est déjà partagé avec le Préfet du département de Mbour et les travaux vont démarrer dans les prochains jours.

Le ministre signale que les préfets de Mbour et de Rufisque abattent un excellent travail dans la commission de recensement et d’évaluation des personnes impactées pour une meilleure prise en charge des impenses.

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