Dans un contexte où les conflits fonciers se multiplient à travers le monde, la situation dans la forêt classée de Thiès, au Sénégal, n’est pas différente. Un épisode récent de cette saga oppose éleveurs et agriculteurs à des promoteurs privés, les premiers accusant les seconds d’accaparement de terres vitales pour leurs activités.
La forêt classée de Thiès a longtemps été un havre pour les agriculteurs et les éleveurs locaux. Cette zone verdoyante a non seulement offert des pâturages pour les animaux, mais elle a également été un terrain fertile pour l’agriculture. Toutefois, récemment, cette tranquillité a été troublée par l’intervention de promoteurs privés, qui ont réussi à obtenir des droits sur de vastes étendues de cette terre.
LeTémoin, une source d’information locale, a couvert un sit-in organisé par des éleveurs et des agriculteurs des communes de Keur Mousseu, Fandène, Notto Diobass et Pout. Ces personnes se sont rassemblées en signe de protestation contre ce qu’elles considèrent comme une appropriation illégitime de leurs terres. Le rassemblement avait pour but non seulement de faire entendre leur voix, mais aussi de sensibiliser le public et les autorités sur les dangers potentiels de cette situation.
Issa Kâ, le secrétaire général du collectif des éleveurs et autres impactés de cette forêt, a été l’un des principaux intervenants de cette manifestation. Selon lui, une portion importante de la forêt classée a été déclassée, permettant ainsi à des individus extérieurs d’acquérir des centaines d’hectares. Kâ a souligné que cela a été fait au détriment des agro-pasteurs qui dépendent de ces terres pour leurs moyens de subsistance.
Il a également mis en garde contre les risques d’affrontements imminents entre les éleveurs et les promoteurs privés. Les enjeux ne sont pas seulement économiques; ils sont aussi sociaux et culturels. Pour beaucoup d’agriculteurs et d’éleveurs, ces terres ont une valeur sentimentale, étant le reflet de générations de traditions et de souvenirs.