France: des salariés sans papiers immolés par leurs employeurs 

 

Le responsable d’une entreprise de collecte de déchets d’Île-de-France rackettait ses employés en situation irrégulière. 10% du salaire contre du travail. Deux anciens employés sans papiers ont porté plainte. Il a 25 ans et en parait dix de moins. Mallé est en colère. En début d’année, un ami l’incite à postuler dans une entreprise de collecte de déchets d’Île-de-France. Mais au moment du recrutement, le responsable comprend que le jeune homme, mauritanien, n’a pas de papiers. Il lui propose alors un marché.

« Il m’a dit, « maintenant ce qu’on va faire, la vie c’est donnant-donnant. Tu vas commencer le travail, et à la fin du mois, tu me donnes 10% de ton salaire ». Cela m’a étonné, j’ai dit « mais comment je vais faire ça? » finalement j’ai accepté. »

10% du salaire, cela équivaut au minimum à 150 euros par mois. Nedjif est malien, lui aussi raconte sa stupéfaction lorsqu’il a été victime de ce chantage. « Quand ils m’ont proposé ça, je n’avais pas le choix. Ils m’ont racketté en fait, cela m’a surpris et étonné. Pourtant j’ai insisté, j’ai dit non, et ils m’ont dit « c’est comme ça, tu prends ou tu laisses. Il y a beaucoup d’autres personnes qui attendent, si tu ne veux pas, tu peux aller chercher du travail ailleurs ». J’ai dit « ok, il n’y a pas de problème, je vais payer » »

Les deux hommes ont fini par porter plainte. Aujourd’hui ils ne travaillent plus pour l’entreprise. Pour sa part Nedjif ne veut pas en rester là. « Que la justice soit faite, c’est ce que j’attends, que la justice soit faite. »

La société Sepur affirme ne pas avoir eu connaissance de ce type de pratique. Elle précise que si les faits dénoncés étaient avérés, les responsables concernés seraient licenciés.

Avec RFI

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