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Gestion de la dette publique : la Cour des Comptes alerte sur la dette cachée

La gestion de la dette publique est un enjeu crucial pour tout État, notamment pour ceux en développement comme le Sénégal. À travers plusieurs rapports d’audit, comme celui établi par la Cour des Comptes du Sénégal portant sur la situation des finances publiques de 2019 à 2024, il a été mis en lumière la notion de « dette garantie non exhaustive ».

Ce terme fait référence à la part de la dette publique que l’État engage pour garantir certains financements, mais qui ne se retrouve pas obligatoirement dans les comptabilités officielles. Cette situation englobe des risques budgétaires, des discordances dans la gestion de la dette, et pose de sérieuses questions sur la transparence et la fiabilité des données financières du pays. Cet article se penchera sur la nature de cette dette, son évolution, son impact sur les finances publiques, et le besoin d’une meilleure transparence.

La « dette garantie non exhaustive » désigne l’ensemble des garanties que l’État a accordées à des tiers, par exemple, des entreprises ou des banques, dans le cadre d’emprunts ou d’engagements financiers. Ces garanties, bien que légalement reconnues, ne figurent pas nécessairement dans les documents financiers officiels, ce qui complique la situation budgétaire de l’État en matière de prévisions et de remboursements. Au Sénégal, cette dette est valorisée à environ 2 265 milliards de F CFA, répartie entre différentes structures et projets, dont certains sont vitaux pour le développement économique du pays.

Les rapports fournis établissent que la dette garantie par l’État, principalement orientée sur des projets d’infrastructure, d’énergie et d’autres secteurs critiques, a doublé au cours des dernières années. Par exemple, en 2024, l’État indique un package de 1 645,61 milliards de F CFA, mais ce chiffre ne correspond pas à la réalité opérationnelle où les montants réels sont souvent plus élevés en raison de l’absence de traçabilité. Une analyse par la Cour des Comptes révèle que 535 milliards de F CFA seulement sont reconnus formellement, laissant un écart notable (1 110,61 milliards de FCFA notamment). Ce manque de visibilité soulève des inquiétudes quant à la capacité de l’État à faire face à ses obligations, notamment à l’échéance des prêts garantis.

Le caractère non exhaustif de la dette garantit des impacts significatifs sur la trésorerie et sur les finances publiques. La mauvaise gestion de cette dette peut non seulement mener à des déficits budgétaires accrus mais également à des pressions sur les ressources de l’État. En examinant les déficits des dernières années, on observe que ceux-ci oscillent autour de 3-6% du Produit Intérieur Brut (PIB), mais, une fois la dette garantie non enregistrée et les engagements révélés, ce déficit peut atteindre des niveaux alarmants de 12%, ce qui exige une attention accrue. Cela peut avoir des conséquences graves sur la capacité de l’État à investir dans d’autres secteurs.

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