Grave révélation du nouveau Dg de Dakar Dem Dikk « Plus de 200 contrats fictifs…les deux restaurants gérés par les épouses de …»

La sortie de Me Moussa Diop dénonçant la rétention de ses indemnités de licenciement n’a pas dû passer du côté de la nouvelle direction de Dakar Dem Dikk et de la tutelle. Hier, son successeur a fait face à la presse. Des dettes colossales dont il a hérité, aux 50% des bus en panne, en passant par les recrutements abusifs, Omar Boun Khatab Sylla a vilipendé à souhait l’ex-Directeur général.

Près de 5 mois après son accession à la tête de la compagnie nationale de transport Dakar Dem Dikk, le Directeur général a fait face hier à la presse. Cela, explique Omar Boun Khatab Sylla, «par souci d’information et par devoir de transparence». Car, ajoute-t-il, «continuer à garder le silence sur bien des aspects aurait dû être mal interprété». Et c’est son prédécesseur, Me Moussa Diop, qui en a pris un sacré coup. «Depuis la passation de service avec mon prédécesseur, nul n’ignore que Dakar Dem Dikk est en difficulté. J’ai hérité d’une situation avec des pertes cumulées de 30,6 milliards. C’est ce bilan dont aujourd’hui se réjouit Me Moussa Diop», cogne-t-il d’emblée. Enfonçant le clou sur la tête de l’ex-Directeur général, il en remet une couche : «les dettes sociales que j’ai trouvées ici c’est 7,140 milliards, parmi d’autres créances. DDD devait un milliard de carburant et n’avait pas les moyens de le payer. Les actifs financiers de DDD au 15 septembre, le jour de ma prise de service, il y avait 81 millions disponibles dans les comptes bancaires et les caisses de DDD, donc moins de 100 millions… Le dépôt à terme au niveau de la Banque islamique du Sénégal (BIS), d’un montant initial de 1,6 milliard, a été compromis à hauteur de 954 millions, pour des raisons de payement de salaires, m’a-t-on dit».

«Il y a eu des recrutements abusifs…Les deux plus grands restaurants de DDD étaient gérés par ses deux épouses»

En ce sens d’ailleurs, le patron de DDD soutient que «la situation catastrophique est due en partie aux effectifs pléthoriques», car, révèle-t-il, «il y a eu des recrutements abusifs». Poursuivant les révélations sur les recrutements abusifs, il note : «il y avait plus de 200 agents fictifs à DDD lorsque j’ai fait l’audit de l’entreprise. J’ai simplement demandé qu’on bloque les salaires de ces agents», dit-il. Et de lancer une menace à peine voilée à son prédécesseur : «il sait, en tant qu’avocat, que si ces salaires ne sont pas justifiés, sa responsabilité civile et pénale sera engagée». Comme si cela ne suffisait pas, M. Sylla souligne : «les deux plus grands restaurants de DDD étaient gérés par ses épouses. Et j’ai licencié l’une d’entre elles, car la dame en question était en disponibilité. Et à la fin de la disponibilité, elle n’était pas revenue. J’ai licencié tous ces intouchables».

La moitié des 1032 bus en panne au moment du départ de Me Moussa Diop

Considérant la situation alarmante de DDD, le Directeur général de la société révèle que «sans intervention du président de la République, DDD serait à l’arrêt» aujourd’hui. Et c’est si vrai pour lui que le parc roulant a fortement dégraissé pendant la gestion de Me Moussa Diop. «DDD dispose de 1032 bus, dont 475 bus neufs et 325 minibus tata. Sur les 1032 bus, 504 bus sont en panne, soit 50% du parc», se désole-t-il. Et le nouveau patron de la société est d’autant plus ulcéré que non seulement les bus sont livrés avec des pièces détachées, mais l’Etat a donné des compensations et des subventions qui pouvaient servir à assurer un «entretien régulier» des bus.

«J’ai déboursé 30 millions sur les 120 millions F Cfa qu’on lui devait»

«Hier (avant-hier), à la surprise générale, il a été relayé dans la presse que le chef de l’Etat a bloqué ses indemnités. Lorsque qu’il a quitté DDD, le Conseil d’administration a voté ses indemnités pour un montant de 120 millions. Et dans le Conseil d’administration, il y avait le représentant du ministère du Budget, du ministère des Transports… En venant, ces agents reçoivent des directives. Pensez-vous que si le président de la République voulait faire des crocs-en-jambe, ces agents allaient voter ça ?», souligne Omar Boun Khatab Sylla. Qui tout en démontant les «contrevérités» de son prédécesseur, soutient qu’il a lui-même payé une partie de cette indemnité. «Quand il a perdu un de ses proches, il m’a demandé de l’aider à rentrer dans ses fonds. Et c’est par la suite que j’ai déboursé 30 millions sur les 120 millions de francs Cfa qu’on lui devait. D’ailleurs, après son départ, les salaires des mois d’octobre, novembre et décembre étaient payés par l’Etat du Sénégal», dit-il. Non sans ajouter qu’il a été «déçu par Moussa Diop», à qui il fait savoir qu’il y a «des lignes rouges à ne pas franchir».

Mbaye THIANDOUM
LES ECHOS

vous pourriez aussi aimer
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.