Hôpital De Tivaouane : L'intersyndicale Du Personnel Observe Un Arrêt De Travail Et Exige La Libération Des Agents Arrêtés

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Hôpital de Tivaouane : L’intersyndicale du personnel observe un arrêt de travail et exige la libération des agents arrêtés
L’hôpital
Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane est loin de retrouver son calme
habituel. Après l’inhumation des 11 bébés qui ont perdu la vie suite à
un incendie au service de néonatalogie, deux agents de santé qui étaient
de garde la nuit du drame, sont interpellés en plus du Drh de la
structure. Ce lundi, les travailleurs en soutien à leurs collègues, ont
observé un arrêt de travail.

«  La raison de notre
sit-in d’aujourd’hui est liée à l’injustice qui s’est abattue sur le
personnel de travail notamment la garde à vue (…) de trois de nos
collègues (Awa Diop sage-femme, Coumba Mbodji infirmière et Cheikh Diop,
directeur des ressources humaines). Aujourd’hui nous sommes plus que
jamais engagés à soutenir nos frères qui sont dans les liens de la
détention; c’est arbitraire et nous pensons qu’ils sont des victimes
expiatoires », s’insurge le délégué l’intersyndicale Sidi Lamine Ndoye.

En
effet, « Depuis  que les événements se sont passés  dans cette ville,
vous n’avez pas vu l’intersyndicale parler. On attendait que les choses
se précisent davantage pour ne pas faire une déclaration qui
ressemblerait à une sorte d’intimidation sur les affaires de justice,
même si nous n’avons pas ce pouvoir de le faire ; on a été très calmes,
on a assisté nos frères qui ont été injustement interpellés dans des
conditions d’interrogation un peu difficiles allant de 16 h jusqu’à 4 h
du matin, parfois de 4 h jusqu’à 16 h du soir. Ils ont résisté et ils
ont été dignes devant ces enquêteurs », indique Sidi Lamine Ndoye.

« Mise en danger de la vie d’une personne »

Quid
des accusations de « Mise en danger de la vie d’une personne » portées à
leur encontre ? « Cela veut dire qu’ils sont à l’origine de la mort de
ces 11 bébés, ce que nous ne pouvons pas du tout accepter », fulmine le
responsable syndical. « Parce que tout simplement ils étaient de garde
au moment de l’incendie. Comme je l’ai dit, ce ne sont pas des
sapeurs-pompiers qui sont habilités à éteindre un feu, ayant subi une
formation professionnelle de plusieurs années, ayant les équipements de
protection nécessaires pour faire face au feu. Quelle est aujourd’hui la
blouse blanche qui a aussi les mêmes compétences que les
sapeurs-pompiers ? Depuis quand les blouses blanches sont devenues des
sapeurs-pompiers pour éteindre un feu d’une telle ampleur ? »,
s’interroge-t-on dans les rangs des professionnels de santé.

« L’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabah est malade »

Selon
l’intersyndicale, les problèmes de l’hôpital dépassent cet incendie.
Sidi Lamine Ndoye parle d’un hôpital qui n’existe que de nom où les
agents sont mal lotis.

Il s’explique : « Il faut qu’on
soit sérieux, cet hôpital est un hôpital malade, le marabout l’a dit
depuis 2019. Vous allez voir des rats qui jouent la nuit, l’installation
est mauvaise. Au début, c’était un centre de santé qui avait prévu un
nombre limité de médecins et pas de spécialiste ; aujourd’hui c’est
devenu un hôpital de dimension même de niveau 3. De 4 médecins, nous
sommes à une douzaine de spécialistes et de 4 professeurs, les
travailleurs sont engagés. Je vous dis que 40% du personnel de l’hôpital
Abou Aziz sont composés d’agents qui ont un salaire de 4000 fr. Ils
n’ont aucun statut, pas d’avance tabaski ; et on veut faire porter le
chapeau à ces personnes malheureuses, nous ne l’accepterons pas ! »

L’intersyndicale,
face à la presse, a exigé la fin des arrestations de membres du
personnel.  Pour eux, les autorités veulent sacrifier le maillon faible
de l’hôpital que sont les sages-femmes et autres personnels : « Les
interpellations doivent cesser. Tivaouane mérite un hôpital digne de ce
nom. Au niveau local, nous avons décidé de paralyser le système
départemental. Nous ne sommes pas responsables »

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