Impunité Et Mal Gouvernance :le Sénégal est dans la zone rouge « Il Est Temps Pour Macky Sall D’agir »

Le rapport de l’Indice de perception de la corruption (IPC) 2019 est marqué par la stagnation du Sénégal dans la zone rouge. Le Coordonnateur du Forum civil, Birahim Seck explique les raisons de cette stagnation « due à un affaissement réel de la volonté politique de lutter contre la corruption, mais aussi à une situation de mal gouvernance, actée par un déficit criard de reddition des comptes ainsi qu’un accroissement de l’impunité ».
Birahim Seck ajoute : « ces deux phénomènes se manifestent par le refus de la Cour des comptes et de l’IGE (Inspection générale d’Etat) de publier leurs rapports de contrôle sur la gestion des ressources publiques et du patrimoine, de l’inertie du Président de la République face à la non publication des rapports et au refus d’un membre du gouvernement à répondre à la justice, la non transmission d’affaires relevées par les organes de contrôle à la justice, que le Président dit mettre sous son coude, le déficit d’indépendance de la justice noté d’ailleurs par les acteurs du secteur, le maintien de l’illégalité au sein d’instances de régulation (ARMP, CENA, etc.), entres autres ».

L’espoir avait été grand chez les populations sénégalaises, lorsque Macky Sall promettait une « gestion sobre et vertueuse », au soir de son élection au poste de Président de la République, en 2012. Un discours qui apportait de la lueur au peuple sénégalais lassé par les nombreux scandales financiers qui ont éclaboussé le régime du Président Wade. D’autant que le Président Macky Sall avait démarré son premier mandat en initiant la traque des biens mal acquis.

Où est la « gestion sobre et vertueuse ? »

Macky Sall entame un second mandat. Cependant, que de déceptions du côté des Sénégalais. A la place de la « gestion sobre et vertueuse » promise par le Président Macky Sall, la mal gouvernance, l’impunité qui frappe certaines autorités citées dans des rapports des corps de contrôle. Des avancées qui avaient été notées sous le régime du Président Me Abdoulaye Wade comme la publication des rapports des corps de contrôle, sont aujourd’hui remises en cause par l’actuel pouvoir en place. C’est comme si, il y a une volonté de protéger des personnes citées dans ces rapports.

L’impunité est érigée en règle au Sénégal du côté de certains membres du pouvoir. L’ancien Directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD), Cheikh Oumar Hanne épinglé par un rapport de l’ARMP est promu au poste de ministre de l’Enseignement supérieur. Alors qu’il devait rendre le tablier et la justice devait faire son travail sur cette affaire. L’ancien Directeur général du Port autonome de Dakar (PAD), Cheikh Kanté, nommé lui aussi ministre de la République, est cité dans plusieurs rapports. Aujourd’hui, c’est lui qui menace de poursuivre en justice tous ceux qui auront à l’accuser de malversations financières au PAD. C’est le monde à l’envers.

On ne peut pas parler d’émergence, alors que la mal gouvernance est érigée en règle. Le Président Macky Sall doit mettre fin à ce règne de l’impunité en faisant rendre le tablier à tous les ministres et directeurs généraux épinglés dans des rapports d’organes de contrôle, et en transmettant leurs dossiers à la justice

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