Le Chiffre 13: Hasard ou Tactique Politique dans le Parrainage Sénégalais?

Le dialogue politique au Sénégal a connu de nombreuses évolutions au fil des ans, mais l’une des innovations les plus marquantes concerne le système de parrainage. Récemment, cette innovation a été marquée par la signature de 13 députés de l’Assemblée nationale. Pourquoi ce chiffre précis? Mamadou Lamine Diallo a une idée.

 

Il s’avère que le chiffre 13 n’est pas un hasard. Selon Diallo, il est directement lié au nombre de députés du mouvement politique Taxawu Sénégal, dirigé par Khalifa Ababacar Sall. Diallo, toujours critique à l’égard du système actuel, le considère comme une manœuvre politique.

Décortiquons cette situation.

Le parrainage est une pratique qui a été introduite pour assurer une certaine légitimité aux candidats qui se présentent aux élections. L’idée est que si un candidat peut obtenir un certain nombre de signatures, cela prouve qu’il a un certain niveau de soutien et devrait être autorisé à se présenter.

Mamadou Lamine Diallo, dans sa Questekki n° 367, a exprimé des réserves quant à ce système. Il affirme que “ce parrainage est impraticable puisque la signature ne peut pas être contrôlée”. En outre, il met en lumière d’autres innovations associées à ce parrainage, notamment le parrainage des maires et des présidents de conseil départemental.

Il est clair que Diallo voit le parrainage comme un obstacle à la démocratie dans le pays, allant même jusqu’à le comparer au “présidentialisme obscur”, une approche où le pouvoir est fortement centralisé autour du président. Ce qui semble inquiéter le plus Diallo, c’est le chiffre précis de 13 députés nécessaires pour parrainer un candidat à la présidentielle. Il estime que ce chiffre est calibré sur le nombre de députés de Khalifa Sall, soulignant que d’autres partis, comme le Pur, qui ont 11 députés, sont désavantagés.

Alors, pourquoi 13 ? Est-ce vraiment une manœuvre politique ou simplement une coïncidence? La réponse dépend de la perspective de chacun. Pour Diallo et ses partisans, cela semble être une tentative délibérée de manipuler le système à l’avantage d’une faction politique spécifique.

Le débat autour du parrainage ne se limite pas seulement aux chiffres. Selon Diallo, l’ensemble du système a été conçu pour servir les intérêts du président Macky Sall et de son allié, Boun Dionne. Il considère le parrainage comme un “filtre” conçu pour sélectionner les candidats à la présidentielle selon leur bon vouloir.

Il donne l’exemple des élections de 2019. Boun Dionne avait prédit qu’il y aurait cinq candidats. Bien que cette prédiction se soit avérée exacte, Diallo estime que le remplacement de Gakou par Idrissa Seck à la dernière minute montre à quel point le processus est manipulable. Et pour les élections de 2024? Diallo est convaincu que leurs tentatives de manipulation échoueront. Il croit fermement que la jeunesse du Sénégal recherche une véritable alternative et que les tactiques de Sall et Dionne ne pourront pas empêcher cela.

Le système de parrainage est complexe et controversé. Tandis que certains le voient comme un moyen d’assurer une certaine légitimité aux candidats, d’autres, comme Diallo, le perçoivent comme un outil de manipulation politique. Ce qui est certain, c’est que le débat autour du parrainage continuera à jouer un rôle important dans la politique sénégalaise à l’approche des élections de 2024.

senegaldirect/la rédaction

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