Le Danemark Vote Sur Son Entrée Dans La Défense De L'ue Après 30 Ans D'exception

Single Post
Le Danemark vote son entrée dans la défense de l’Ue
Après 30 ans d’exception, les Danois se rendent mercredi aux bureaux de vote pour décider de l’entrée de leur pays dans la politique de défense de l’Union européenne, dans un énième effet domino de l’invasion de l’Ukraine.
Le oui est grand favori parmi les 4,3 millions de Danois appelés aux urnes, ayant progressé à plus de 65% d’intentions de vote dans le dernier sondage paru dimanche.

Les bureaux de vote ont ouvert à 8h00 locales (même heure en Belgique) et fermeront à 20h00 pour des résultats attendus en fin de soirée vers 23h00. La prudence reste de mise du fait de la forte abstention attendue, dans un pays habitué à dire “nej” (non) aux référendums sur l’Europe, le dernier en 2015.


Etat membre depuis 1973, le Danemark avait tiré le premier coup de canon de l’euroscepticisme en rejetant à 50,7% en 1992 le traité de Maastricht, du jamais vu à l’époque. Pour lever le blocage – qui menaçait l’entrée en vigueur du traité fondateur dans toute l’Union européenne -, Copenhague avait obtenu une série d’exceptions, baptisées “opt outs” (options de retrait) dans le jargon européen, et le pays avait finalement dit oui dans un nouveau scrutin l’année suivante.

Depuis, le Danemark est resté hors de l’euro – rejeté par un référendum en 2000 – mais aussi de la politique européenne en matière d’affaires intérieures et de justice – à nouveau rejetée par référendum en 2015 – ainsi que de défense. En vertu de cette dernière exception, le pays scandinave – membre fondateur de l’Otan – n’a ainsi pu participer à aucune mission militaire de l’UE.

Jadis marginale, la politique de défense des 27 a pris de l’ampleur ces dernières années, même si des idées d’armée européenne font encore figure de repoussoir pour de nombreuses capitales.

Deux semaines après l’invasion de l’Ukraine, la Première ministre danoise avait annoncé un accord avec la plupart des partis du Parlement pour soumettre la fin de l’exception à un référendum, ainsi que d’importants investissements militaires pour franchir la barre des 2% du PIB souhaités par l’Otan.

Onze partis sur 14 ont appelé à voter oui, représentant plus des trois quarts des sièges au Parlement.

Avec la candidature historique de la Suède et de la Finlande à l’alliance atlantique et le référendum danois, les trois pays nordiques pourraient prochainement cumuler politique européenne de défense et participation à l’Otan.
vous pourriez aussi aimer
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.