Le député Papa Tahirou Sarr exige des mesures fermes contre les mendiants étrangers

Dans une correspondance adressée au ministre de l’Intérieur, le député Papa Tahirou Sarr interpelle le gouvernement sur la gestion de la mendicité à Dakar, notamment celle impliquant des ressortissants étrangers. Il s’inquiète d’un phénomène devenu hors de contrôle, qui met à mal l’ordre public et la souveraineté nationale, appelant à une application rigoureuse de la loi et à des mesures fermes.
Voici l’intégralité de la correspondance !
« À l’attention de Monsieur le Ministre de l’intérieur
Objet: Application de la législation nationale sur la mendicité et gestion des flux de mendiants étrangers
La ville de Dakar est aujourd’hui littéralement envahie par une mendicité désordonnée et multiforme, qui s’étale quotidiennement dans les rues, sur les trottoirs, aux feux rouges, et jusque devant les établissements publics. A cette réalité devenue banale pour nos concitoyens, s’ajoute la présence massive de mendiants étrangers, en particulier originaires du Mali, de la Guinée et du Niger.
Je vous rappelle que la mendicité est strictement encadrée par la loi sénégalaise. En effet. l’article 245 du Code pénal interdit la mendicité sur la voie publique, sauf dans des cas exceptionnels comme à titre exclusivement religieux, à condition qu’elle soit pratiquée dans des lieux déterminés, sous contrôle, et qu’elle ne donne lieu à aucun abus. Or, dans les faits. cette réglementation est ouvertement bafouée et l’espace public sénégalais est devenu un théâtre d’exploitation humaine et de désordre social permanent.
Ce phénomène est d’autant plus préoccupant que les autorités nigériennes, pour leur part, ont pris des mesures fermes interdisant à leurs citoyens de mendier dans la capitale Niamey. Des opérations sont régulièrement organisées pour les identifier, les retirer des rues et les rapatrier vers leurs localités d’origine.
Pendant ce temps, au Sénégal, ces mémes ressortissants nigériens, souvent accompagnés de femmes et d’enfants, franchissent nos frontières sans difficulté, s’installent dans la rue à Dakar, vivent dans des conditions de grande précarité, exposent leurs enfants au danger et contribuent à renforcer l’image d’un État absent, incapable de faire respecter sa propre souveraineté territoriale et juridique.
Monsieur le ministre, cette situation est inacceptable, tant du point de vue de l’ordre public, que de celui de la dignité nationale. Elle porte atteinte à l’image de notre pays et alimente un sentiment d’impuissance des institutions face à un phénomène qui relève d’abord de la volonté politique.
Dès lors, je vous pose les questions suivantes :
– Pourquoi les dispositions claires du Code pénal interdisant la mendicité sur la voie publique ne sont-elles pas appliquées, alors même que les contrevenants opèrent à visage découvert, quotidiennement, et en toute impunité dans les rues de Dakar ?
– Quelles mesures le gouvernement entend-il prendre pour contrôler effectivement les conditions d’entrée et de séjour des ressortissants étrangers pratiquant la mendicité dans notre pays, particulièrement ceux venant du Niger, dont l’État interdit pourtant cette pratique sur son propre territoire national ?
– Existe-t-il une stratégie nationale de lutte contre la mendicité importée et organisée, et si oui, quelles en sont les modalités d’application concrète ?
Le ministère compte-t-il mettre en œuvre une politique d’identification, de contrôle et, le cas échéant, de reconduite aux frontières des mendiants étrangers el situation irrégulière ou en violation manifeste de nos lois
Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.