Le dernier chauffeur de Me Khoureychi Ba squatte son cabinet, le bâtonnier intervient

Après le décès de Me Khoureychi Ba, son cabinet situé sur l’Avenue Bourguiba avait été transformé en lieu de repos par son ancien chauffeur, détenteur des clés du studio. Il a fallu l’intervention du Bâtonnier pour que ce dernier accepte enfin de libérer les lieux, à la demande de la famille du défunt, selon SourceA.
« L’honnêteté est un délit », disait Ousmane Sembène. Le père du cinéma africain n’avait peut-être pas tort. Le comportement du dernier chauffeur de Me Khoureychi Ba, décédé le 26 mars dernier à Istanbul (Turquie) et inhumé à Dakar, en est une illustration. Cet homme, dont le nom n’a pas été révélé, n’a pas jugé nécessaire de restituer les clés du cabinet, même deux semaines après le rappel à Dieu (SWT) de son ancien employeur. Au contraire, il a transformé le studio — qui était à la fois un lieu de travail et de mémoire, renfermant les secrets et les objets du défunt avocat — en dortoir. Quel culot !
Pire encore, le chauffeur s’est permis de contester la légitimité de la famille du défunt, au prétexte qu’aucun membre n’avait jamais mis les pieds dans le cabinet de leur vivant parent. S’estimant le seul à avoir eu la confiance de Me Ba, il a cru que cette proximité lui donnait des droits sur les lieux. C’est ainsi que, jeudi dernier, la famille de Me Khoureychi Ba a effectué une descente nocturne au cabinet. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir que le chauffeur y avait emménagé sans aucune autorisation préalable. L’homme avait fait du studio son domicile, y installant ses affaires, comme s’il en était désormais le propriétaire.
Face à cette situation, les héritiers ont sérieusement envisagé de faire changer les serrures. Mais le chauffeur persistait dans son refus de reconnaître leurs droits. Les enfants de Me Ba étaient sous le choc : ils redoutaient que des documents importants, des objets de valeur, ou des souvenirs précieux de leur père aient été déplacés, ou pire, subtilisés. Il a fallu une intervention urgente du Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Sénégal pour que l’ex-chauffeur consente enfin à libérer les lieux. Alerté en pleine discussion, le Bâtonnier a été joint sur-le-champ. Ce n’est qu’après cette médiation que le chauffeur a retrouvé la raison et accepté de quitter les lieux, emportant ses affaires. Aux dernières nouvelles, il devait se présenter hier au siège de l’Ordre des Avocats, sur convocation du Bâtonnier.