Levée Des Sanctions Contre Le Mali : Le Ouf De Soulagement De Baïdy Agne

Single Post
Levée de sanction au Mali, le soulagement de Baidy Agne du Cnp
Il y a six mois, le Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) décidait de sanctionner économiquement le Mali. La faute à la durée de la transition, revue à la hausse par la junte au pouvoir. Mais ce 3 juillet 2022, l’institution Ouest-africaine a fait preuve de clémence en levant les sanctions à l’encontre du Mali. Une décision saluée par Baïdy Agne, président du Conseil national du patronat sénégalais (CNP) dans un entretien accordé à Jeune Afrique : « Depuis le début de cette crise, la communauté des affaires au Sénégal avait exprimé son opposition à ces sanctions et manifesté sa solidarité au peuple malien. Le Conseil national du patronat (CNP) a, à plusieurs reprises, évoqué l’impact négatif que cela aurait sur notre économie. C’est donc pour nous un soulagement. Nous sommes désormais tournés vers l’avenir ».

Plus loin, l’homme d’affaires explique la partition du secteur privé sénégalais dans ce dénouement heureux. « Nous avons ainsi parlé à toutes les autorités sénégalaises et à la plus haute d’entre elles, le président Macky Sall. Bien entendu, la levée des sanctions devait être discutée au niveau des chefs d’État de la Cedeao mais nous, Sénégalais, avons exprimé leur impact sur nos activités. Un travail est actuellement en cours pour évaluer les conséquences et le manque à gagner de cette situation pour nos différentes entreprises », explique-t-il.
Selon le président du CNP, le Sénégal est le troisième exportateur de produits vers Bamako avec des échanges commerciaux annuels évalués à 496 milliards de francs CFA. Une donnée conséquente qui fait dire à B. Agne que le premier secteur fortement impacté par ces sanction est celui de la logistique. « Les marchandises ont été bloquées au port de Dakar pendant plusieurs mois entraînant des coûts de stockage exorbitants auprès des armateurs. Le trafic et le transport des produits conventionnels et des conteneurs a baissé de 70 % », a-t-il déclaré.
Il ajoute : « L’industrie sénégalaise a également été touchée. Nous exportons chaque année vers le Mali plus de 30 milliards de francs CFA de produits alimentaires, plus de 20 milliards de francs CFA de matériaux de construction et des dizaines de milliards de francs CFA de produits chimiques et de matières premières. Il y a eu également au niveau de la Banque centrale le blocage des paiements en raison des sanctions financières. L’embargo a grevé la trésorerie de plusieurs de nos entreprises ».

A coup sûr, les conséquences de ces sanctions auront des effets désastreux sur les portefeuilles des entreprises privées. Pour éviter qu’un tel scénario se reproduise à l’avenir, le porte-étendard du patronat sénégalais préconise à la Cedeao et l’Uemoa que « dès lors qu’elles prennent des sanctions économiques de ce genre, pensent à mettre en place des mécanismes de compensations financières au profit des entreprises impactées ».

Sur la reprise des activités, Baïdy Agne pense qu’elle sera « immédiate » avec une reprise rapide du trafic sur l’axe Bamako-Dakar. « Les produits qui ont été bloqués au port de Dakar vont être livrés rapidement. Mais il faudra faire des aménagements pour que le coût des sanctions soit allégé pour les entreprises », dit-il.
Enfin, le président du Conseil national du patronat sénégalais souligne que la dernière doléance adressée aux autorités concerne la non-facturation des frais liés au long stationnement des marchandises provoqué l’embargo : « Nous demandons aux armateurs qui se sont retrouvés avec des conteneurs bloqués pendant plusieurs mois de faire un geste commercial aux clients finaux. Les discussions sont toujours en cours. Mais, ce qui est sûr, c’est que l’absence d’échanges commerciaux entre le Mali et le Sénégal pendant près de deux semestres va forcément impacter la croissance économique des deux pays à la fin de l’année ».
vous pourriez aussi aimer
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.