Liberté de presse menacée : Mamadou Ibra Kane dénonce la politique du gouvernement

Le président du Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse du Sénégal (CDEPS), Mamadou Ibra Kane, a vivement critiqué, ce mardi 3 décembre, les récentes mesures du gouvernement concernant la presse. Lors d’une conférence de presse, il a exprimé son inquiétude face à ce qu’il considère comme une volonté du nouveau régime de « liquider » les entreprises de presse, déclarant que « l’existence des médias est menacée ». Il a affirmé que le CDEPS réagirait fermement à cette situation.
Mamadou Ibra Kane, également président du groupe de presse Africom, s’est particulièrement attaqué à la publication, par le ministère de la Communication et du Numérique, de la liste des médias conformes aux exigences du Code de la presse. Il a dénoncé cette initiative, estimant qu’il n’est pas de la compétence du ministre de la Communication, Alioune Sall, ni d’une quelconque autorité administrative de valider la création ou l’existence légale d’un média. « Ce n’est pas au ministre de donner une autorisation pour la création d’un média », a-t-il insisté, qualifiant cette démarche de « forfaiture contre la démocratie et la liberté de la presse ».
Le patron du quotidien Stades, dont la parution a été suspendue pour des raisons économiques, a promis de se battre par tous les moyens juridiques disponibles pour défendre la liberté de la presse au Sénégal.
Le ministre Alioune Sall, pour sa part, avait publié, mardi 3 décembre, une liste provisoire de 112 entreprises de presse officiellement reconnues pour être en conformité avec le Code de la presse. Cette liste, issue d’une analyse des 380 dossiers soumis sur la plateforme Déclaration médias du Sénégal (DMS), comprend des chaînes de télévision, des entreprises de presse écrite, des radios et des médias en ligne. Les médias non conformes ont été invités à se mettre en règle sous 72 heures.