Macky brise le silence sur l’affaire Sonko : «Il ne faut pas mêler le président de ce qui ne le regarde pas»

Les arrestations se poursuivent au Sénégal dans le cadre de l’affaire Ousmane Sonko. Ce lundi soir, ces sont les activistes Guy Marius Sagna et Assane Diouf, deux habitués de Reubeuss, qui ont été accueillis, respectivement à leurs domiciles par la division des investigations criminelle pour trouble à l’ordre public. Soutiens de Ousmane Sonko et détracteurs du pouvoir, ils seraient en train de concocter un plan de manifestation. Clédor Sène une troisième arrestations de la journée du 22 février seraient relâchées selon la RFM. C’est dans ce contexte que le président a accordé un entretien à radio France internationale. Tout en indiquant qu’il n’a pas voulu se prononcer sur la question, le président Sall y a répondu quand même et surtout rejeter tout soupçon de complot de sa part. «C’est un sujet sur lequel je ne veux pas me pencher même la presse nationale».

Resté jusque-là silencieux et discret dans cette affaire de mœurs dans laquelle son opposant, Ousmane Sonko, est accusé de viol sur une masseuse, le président Macky Sall est finalement sorti de sa réserve. Interrogé par Rfi, il rejette l’accusation dont il fait l’objet dans cette affaire. Le chef de l’État explique avoir «autres choses à faire» qu’à «comploter contre un opposant». En conséquence, il dit n’être mêlé ni de près ni de loin à cette affaire. «C’est une affaire regrettable. Je ne sais pas ce qu’il en est dans le fond», a confié Macky Sall. Il ajoute : «Je ne peux pas souhaiter même à mon pire adversaire ce qui est arrivé. J’ai autre chose à faire qu’à comploter pour des choses aussi basses », récuse Macky Sall au micro d’Alain Foka, sur les ondes de radio France internationale. Et le président de de s’en laver les mains une bonne fois pour toute. «Il ne faut pas mêler le président de ce qui ne le regarde pas».

Pour mémoire, l’élu Ousmane Sonko, leader du Pastef Les Patriotes (opposition), a été accusé de viol et de menace de mort à plusieurs reprises par une jeune dame dans un salon de massage de Dakar, où l’opposant se rendait pour des prestations, en vue de soigner , explique-t-il le concerné, un mal de dos. Député et virulent opposant au président Sall, son parti et une bonne partie de l’opinion publique sénégalaise y voient la main du président Macky Sall qui veut liquider son opposant derrière cette affaire.

Convoqué pour être entendu Ousmane Sonko a refusé de déférer dans les conditions où la justice a voulu l’entendre, en évoquant son statut de député. Dans la foulé, il a obligé l’Assemblé nationale, où le pouvoir est majoritaire, en vue de créer les conditions de son auditions dans les règles.

Ainsi, une procédure de levée de son immunité parlementaire est enclenchée depuis la semaine dernière et devra, selon toute vraisemblance, se terminer cette semaine. Une commission ad hoc a été mise sur pied à cette fin, commission de laquelle deux députés de l’opposition, les anciens ministres Moustapha Guirassy et Cheikh Bamba Dieye, ont démissionné.

Cette affaire déchaine les passions et divise la population sénégalaise. Les défenseurs de Sonko ont encore souvenance des Karim Wade et Khalifa Sall qui ont été emprisonnés et empêchés de participer à l’élection présidentielle. Le président Sall est dans ces précis accusé d’empêcher des challengers sérieux et de choisir ses opposants. Ce qui les conforte que c’est le même sort que le président Sall veut réserver à Ousmane Sonko, alors même qu’un grand rendez-vous électoral n’est pas en vue dans un futur proche. Pour le camp du pouvoir et une partie de l’opinion, cette affaire Ousmane Sonko est une affaire de mœurs comme toute autre et il faut laisser justice plancher sur l’affaire.

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