Malgré la baisse de sa note, le Sénégal maintient la confiance des investisseurs

Depuis que l’agence de notation Moody’s a abaissé la note souveraine du Sénégal en monnaie locale et en devise, beaucoup se sont demandé si le pays pourrait maintenir sa stabilité financière, notamment en ce qui concerne ses eurobonds.
L’agence Ecofin, qui cite le FMI, révèle que le Sénégal semble réussir à garder une certaine confiance des investisseurs, comme en témoigne la performance de ses emprunts internationaux, qui ont terminé la semaine du 21 février 2025 sur une note positive.
La dégradation de la note du Sénégal par Moody’s, bien qu’importante, n’a pas eu l’impact estimé sur la perception des investisseurs à l’égard des eurobonds sénégalais. En effet, bien que la note abaissée fasse peser des incertitudes sur la solvabilité du pays, les rendements des eurobonds sénégalais ont continué de se stabiliser autour de 8,7 % à 10 %. Ce taux reste raisonnable en comparaison avec d’autres pays d’Afrique subsaharienne, notamment le Gabon, qui a récemment dû accepter des rendements de 12,7 % pour refinancer sa dette.
Cette stabilité des rendements pourrait être interprétée comme un signe de résilience, suggérant que les investisseurs maintiennent une confiance relative dans la capacité du pays à honorer ses engagements malgré la montée de l’endettement, qui atteint aujourd’hui 107 % du PIB, bien au-delà de la moyenne régionale de 57 %.
Les raisons sous-jacentes de cette résilience incluent, entre autres, les engagements pris par le gouvernement pour plus de transparence dans la gestion de la dette. Des réformes sont en cours pour éviter les écarts sur les chiffres de la dette, et des discussions sur son reprofilage ont déjà été entamées.
À cela s’ajoute le soutien du FMI. Bien que le Sénégal ait des besoins de financement importants, l’appui de l’institution financière internationale reste un gage de sécurité pour les investisseurs.
Enfin, la résilience du secteur privé sénégalais, bien que légèrement affectée en 2024, contribue également à maintenir la confiance sur les marchés en 2025.