Ousmane Sonko face à l’équation des plaintes

Le leader du parti Pastef semble subir un “weur ndombo” des plaintes. Au moment où ses partisans croyaient qu’ils sont en train de vivre le dernier virage de l’affaire Adji Sarr, deux plaintes surgissent. Des démêlées avec la justice perçues comme de l’acharnement selon ses proches. 

La plainte du policier Frederic Napel contre Ousmane Sonko pour mise en danger de la vie d’autrui, appel au meurtre et diffamation a invité beaucoup d’observateurs à s’interroger sur la multiplication des plaintes ces derniers jours. Le 16 février, le maire de Ziguinchor fera face à Mame Mbaye Niang pour une plainte en diffamation. Trois dossiers à ne pas perdre pour espérer prendre part à la présidentielle de 2024.

Amadou Ba, responsable du parti Pastef y voit un stratagème pour museler son leader: “Le but de cette stratégie, c’est de l’empêcher de parler des affaires de l’Etat et de lui faire perdre beaucoup de temps dans des convocations farfelues et burlesques,” a-t-il réagi sur sa page Facebook. Le patriote de poursuivre que le président Macky Sall est derrière tout cet acharnement pour obtenir sa condamnation et l’écarter de la présidentielle: “Tout est bon à prendre pour Macky afin d’obtenir une condamnation pour diffamation ou refus de se présenter au tribunal pour déclencher sa GUERRE TOTALE contre Pastef”, a martelé Amadou Ba. 

Conscient que l’étau de la justice se ressert autour de lui, Sonko ne se laisse pas faire et dans toutes ses récentes sorties, il multiplie les menaces : “On va se battre, œil pour œil, dent pour dent, entre Macky et moi, un seul survira…” . Pour comprendre cette posture radicale, il faut jeter un regard dans le rétroviseur: Khalifa Sall et Karim Wade ont raté la présidentielle de 2019 à cause des condamnations. Suffisant pour ne pas se montrer docile à l’endroit de la justice, selon lui transformée en sabre pour éventer les opposants.

A la différence des autres “k”, le leader du parti Pastef bénéficie d’une “immunité populaire” qui l’avait tiré d’affaire lors de sa première convocation en mars 2021. D’ailleurs, c’est ce qui explique la lenteur constatée dans le traitement de son dossier de viol l’opposant à la jeune masseuse, Adji Sarr. De peur que le pays s’embrase à nouveau, chaque convocation est minutieusement préparée…

Il serait trop suicidaire d’incarcérer ce leader, sa condamnation pour rayer son nom de la liste des candidats ne serait pas sans effet… Que faire avec cette patate chaude qui refuse de se retrouver dans le mets présidentiel?

Le quotidien Le Regard 

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