Lors de la 3e session extraordinaire de l’Assemblée nationale, le député Pape Djibril Fall s’est vivement opposé aux récentes prises de parole du Premier ministre, Ousmane Sonko, concernant les dossiers judiciaires en cours. Selon lui, ces interventions publiques compromettent la perception d’impartialité des affaires en question. Il affirme que plus Sonko aborde ces sujets, plus les personnes concernées par les poursuites pourraient croire, à juste titre, qu’il s’agit de manœuvres politiques.

Pape Djibril Fall a mis en garde le chef du gouvernement, rappelant qu’il n’est pas du ressort de l’exécutif d’intervenir sur des affaires judiciaires, encore moins d’évoquer des individus ayant fui à l’étranger. Pour lui, ces dossiers relèvent exclusivement de la justice. En insistant sur l’importance de la séparation des pouvoirs, le député a souligné que ni Sonko ni le président de l’Assemblée nationale, Bassirou Diomaye Faye, ne devraient se mêler de ces affaires. « Ils doivent faire plus que leurs prédécesseurs en garantissant cette équidistance », a-t-il martelé, exigeant que chaque pouvoir respecte son champ de compétence.

Pape Djibril Fall a également adressé un rappel à l’ordre concernant la motion de censure. Il a tenu à préciser que l’Assemblée nationale, en tant qu’institution indépendante, ne doit subir aucune pression de la part de l’exécutif. « Si l’Assemblée nationale convoque une personne, elle doit s’y présenter sans que l’autorité exécutive n’intervienne », a-t-il affirmé, critiquant les propos d’Ousmane Sonko du 4 septembre, où ce dernier avait assuré qu’aucune motion de censure ne serait adoptée. Pour Fall, de tels commentaires constituent une ingérence inacceptable dans les affaires parlementaires.

Sur une autre note, le député a évoqué l’affaire de l’ONAS, actuellement sous enquête suite à l’annonce du ministre de la Justice, Ousmane Diagne. Selon Fall, il est inconcevable de maintenir Cheikh Tidiane Dièye à son poste, alors que Cheikh Dieng a été relevé de ses fonctions pour un scandale similaire. Pour lui, cette disparité de traitement montre une prise de position inacceptable en faveur d’un des deux protagonistes.