Pénurie d’eau à Dakar : Serigne Mbaye Thiam accuse… le régime de Wade

Les ménages devront prendre leur mal en patience concernant la pénurie d’eau qui sévit à Dakar et sa banlieue. Interpellé lors de la conférence de presse du gouvernement, ce mardi, 24 novembre, Serigne Mbaye Thiam, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, n’a pas donné de date précise, annonçant simplement « que la fin de cette période ne pourra être observée que pendant le premier trimestre 2021 où nous aurons les premiers 100 mille m3/jour qui seront produits par l’usine de Keur Momar Sarr n°3 (KMS3). En attendant les 100 mille autres qui seront produits lorsque le 2e suppresseur de Mékhé sera installé. »

Relativisant, il a indiqué que ce sont 36 quartiers qui ont des difficultés réelles à accéder à l’eau. Avant de rappeler « qu’il y a comme perspective l’usine de dessalement, pour lesquels un premier lot de travaux a démarré le 17 septembre 2020, consistant à changer la conduite de 400 à une autre de 500, qui va quitter les Mamelles, permettant de soulager un certain nombre de quartiers. »

Toutefois, dans ces explications, le responsable socialiste n’a pas manqué d’égratigner le régime d’Abdoulaye Wade, pointant leurs « tergiversations sur les solutions structurantes à mettre en œuvre entre 2009 et 2011 qui ont amené ce retard. »

« En 1996, a détaillé le ministre, on avait lancé une réforme de première génération. (Celle-ci), avait vu l’installation de la société SDE, le contrat devait arriver à terme le 23 avril 2011. Pendant cette période, il a été mis en service notamment KMS2. En 2009, le gouvernement avait entrepris des études aux plans institutionnels et des investissements structurants à mettre en œuvre pour faire face au déficit prévisionnel attendu en 2012. Mais lorsque ces études étaient terminées, il y avait un scénario qui prévoyait KMS3, et puis deux usines de dessalement. En mai 2011, le gouvernement du Sénégal a décidé d’interrompre ce processus pour aller vers une concession globale avec une société privée sur la base d’un protocole d’accords signé. Le business plan de cette société privée avait montré quelques mois après qu’avec ce modèle de concession intégrale le prix de l’eau devait être augmenté d’environ 30%. Et le gouvernement a abandonné cette option. »

Poursuivant, il a ajouté que c’est sur ces entrefaites que le président Macky Sall, est arrivé au pouvoir. Et constatant ce retard, « il a demandé de proroger ce contrat du fermier en l’occurrence la SDE qui était là jusqu’en 2018, et de relancer le projet de la 3e usine de Keur Momar Sarr, et de l’usine de dessalement. Les procédures pour faire la table-ronde des bailleurs ont pris jusqu’en 2015. Les dossiers techniques montés et les appels d’offres lancés en 2017, les contrats signés en 2018, pour une livraison des ouvrages en 2019. Parce qu’on est dans des volumes d’investissements de centaines de milliards. Qui ne peuvent pas être exécutés dans des délais de quelques mois. Ce sont des tergiversations qu’on a eus sur les solutions structurantes à mettre en œuvre entre 2009 et 2011 qui ont amené ce retard.

A son arrivée, Macky Sall a lancé un programme d’urgence de forages, qui a permet de construire 68 forages sur le littoral, dans la région de Thiès. Ces forages ont permis d’injecter entre 2012 et maintenant 192 mille m3/jour qui viennent s’ajouter aux 294 mille m3/jour qu’on avait trouvés ici, en 2012. Ce qui fait qu’actuellement, le volume disponible est de 484 mille m3/jour. Mais cette production supplémentaire n’a pas pu faire face à la demande qui augmentait environ de 15%. Des programmes de régénération de forages et des mesures d’exploitation ont été (entrepris) sur un financement de la SONES pour 5 milliards 400 millions pour rajouter 45 mille m3/jour. Mais cela n’a pas suffi à faire face à la demande ».

EMEDIA

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