Présidentielle au Brésil : argent sale et fausses informations… Bolsonaro mis en cause

Arrivé largement en tête du premier tour de la présidentielle brésilienne, le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro n’entend pas recentrer son discours d’ici au second tour et compte s’appuyer sur les lobbys conservateurs en cas de victoire.

Argent sale, réseaux sociaux et fausses informations… Comme pour la présidentielle américaine ou le référendum sur le Brexit, un soupçon de manipulation plane sur la campagne d’entre-deux-tours de la présidentielle brésilienne. Jeudi 18 octobre, Fernando Haddad, le candidat de gauche, a accusé son rival d’extrême droite, Jair Bolsonaro, d’avoir monté une “organisation criminelle” afin d’orchestrer une campagne de désinformation sur la messagerie instantanée WhatsApp.

Les accusations du candidat du Parti des travailleurs (PT) font suite à une enquête du quotidien Folha de Sao Paulo selon laquelle des entreprises soutenant Bolsonaro avaient versé chacune jusqu’à 12 millions de réais (3,25 millions de dollars environ) pour faire diffuser via l’application WhatsApp des dizaines de milliers de messages publicitaires à caractère politique.

Dans une interview accordée à une radio brésilienne, Haddad a affirmé que son parti était en relation avec des témoins qui disent avoir entendu Bolsonaro demander à des chefs d’entreprise, lors d’un dîner à Sao Paulo, de financer cette campagne, ce qui équivaut, selon le candidat du PT, à des financements non déclarés. Au Brésil, la loi électorale proscrit en effet le financement des campagnes par les entreprises. Si cette pratique était avérée, elle constituerait un délit.

L’élection au #BRESIL va prendre un nouveau tournant avec l’article du Folha de Sao Paulo. Un journal équivalant au Monde en France. Le candidat de l’extrême droite aurait payer une entreprise pour financer des messages a ti-pt sur les reseaux sociaux @Qofficiel #election2018

Les avocats du Parti des travailleurs ont réclamé aux procureurs et à la police fédérale d’ouvrir une enquête. Haddad a demandé pour sa part à WhatsApp de mener ses propres vérifications. Une porte-parole de la messagerie, filiale de Facebook, a déclaré que les informations rapportées par la presse étaient prises au sérieux.

Force de frappe sur les réseaux sociaux

Jair Bolsonaro, qui a dû interrompre sa campagne après avoir été victime d’une attaque à l’arme blanche le 6 septembre et n’a pu prendre part à des meetings de grande ampleur, a nié ces accusations. “Depuis le 6 septembre, je suis sur la touche. J’ai été hospitalisé pendant 23 jours, et je suis resté au repos chez moi plusieurs jours. Je n’ai dîné ou déjeuné avec personne. Je suis sorti cinq fois seulement”, a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée en direct sur Facebook.

Ancien officier de l’armée, Bolsonaro dispose d’une considérable force de frappe sur les réseaux sociaux où il mène l’essentiel de sa campagne, avec 14 millions d’abonnés sur Facebook, Instagram et Twitter. Haddad n’en a que 2,8 millions.

Le candidat de l’extrême droite a largement remporté le premier tour avec 46 % des voix contre 29 % à Haddad. Pour le second, les sondages lui prédisent une très confortable victoire. La direction de son parti a redit jeudi le refus de Bolsonaro de participer au moindre débat télévisé avant le second tour, invoquant “l’état de santé” du candidat, toujours en convalescence après l’attaque au couteau dont il a été victime début septembre en plein meeting

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