Présidentielle en côte d’Ivoire : les Ivoiriens votent aujourd’hui

C’est dans un climat de tension et de violence que les Ivoiriens élisent ce samedi 31 octobre leur président pour les cinq prochaines années. Alors que le chef de l’État sortant, Alassane Ouattara, brigue un troisième mandat, l’opposition a appelé au boycott et à la désobéissance civile. Dix ans après la crise postélectorale, le pays pourrait-il replonger ?

C’est dans un climat de tension et de violence que les Ivoiriens élisent ce samedi 31 octobre leur président pour les cinq prochaines années.

Alors que le chef de l’État sortant, Alassane Ouattara, brigue un troisième mandat, l’opposition a appelé au boycott et à la désobéissance civile. Dix ans après la crise postélectorale, le pays pourrait-il replonger ?

La fumée s’échappe de la carcasse d’un autocar entièrement brûlé plus tôt dans la matinée. Les passants s’arrêtent pour le prendre en photo.

Ce lundi 19 octobre, c’est ce qu’il reste d’une manifestation violente au carrefour de la Riviera II, situé dans la commune chic de Cocody, à Abidjan.

À l’approche de l’élection présidentielle du 31 octobre, la tension commence à monter en Côte d’Ivoire. Le même jour, il y aurait eu un mort et une dizaine de blessés à Bounoua, ancien fief de l’ex-première dame Simone Gbagbo, à 60 kilomètres de la capitale économique. Des affrontements auraient également eu lieu à Dabou, Divo et Yamoussoukro.

Fulgence, Ivoirien de 20 ans qui étudie l’espagnol à l’université Félix Houphouët-Boigny, a vu la scène du bus. “On ne connaît pas les manifestants, on ne sait pas si ce sont des microbes ou bien…”, dit-il en faisant référence aux enfants des rues, soupçonnés d’être financés par les partis politiques pour commettre des violences. Il poursuit :

Ils ont commencé à bouger les véhicules, brûler des pneus, lancer des bombes lacrymogènes…”

À ses côtés, Mariam Lama, Guinéenne de 40 ans qui tient un stand de produits de beauté, a été légèrement blessée à la jambe par l’un d’eux. “Ils couraient partout, c’était le désordre”, raconte-t-elle. La mère de quatre enfants vit en Côte d’Ivoire depuis vingt ans et ne veut pas revivre les évènements de 2010-2011.

Le conflit postélectoral opposant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara avait fait plus de 3 000 morts et près de 1 million de déplacés. “On veut la paix”, répète la commerçante. L’étudiant juge que ces élections sont “djinzin” (“pourries” en nouchi, l’argot ivoirien). Il a prévu de rentrer dans son village près d’Adiaké, dans le sud-est du pays, si les choses empirent. De nombreux Abidjanais ont déjà fait des stocks de produits alimentaires.

Boycott de l’opposition
Si les affiches du président sortant Alassane Dramane Ouattara (ADO) sont omniprésentes au bord des routes, celles de ses adversaires sont aux abonnés absents. Au lancement officiel de la campagne, le 15 octobre, l’opposition a appelé ses militants au “boycott actif” de l’élection, affirmant ne pas être “concernée” par le “processus électoral”. Elle a appelé à la “désobéissance civile”.

Ce front commun comprend Henri Konan Bédié (HKB) du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), président de la république de 1993 à 1999, Affi N’Guessan du Front populaire ivoirien (FPI), ancien Premier ministre sous Laurent Gbagbo, mais aussi Laurent Gbagbo lui-même et Guillaume Soro, tous deux exilés à l’étranger et sous le coup de condamnations de la justice ivoirienne. Ceux que tout séparait il y a encore quelques mois se sont unis contre le troisième mandat d’ADO.

Interrogé par TelQuel sur cette alliance inédite, le secrétaire exécutif du PDCI-RDA, Maurice Kakou Guikahué, assure que “l’unité de l’opposition s’est faite.[…].

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