Religion: Conseil d’un sage

Mon éducation de fils de daara ne me permet pas de répondre aux femmes pour qui, contrairement aux idées préconçues, occupent une place centrale dans notre éducation spirituelle. Les grands érudits de ce pays le sont devenus par l’abnégation de femmes de valeurs qui ont su donner à leurs enfants, au-delà de l’éducation de base qui a formaté leur esprit de futurs leaders, les arcanes de la vie en société, gage de paix et de stabilité.

Comment répondre à la vulgarité lorsque notre éducation ne nous permet pas le moindre écart de langage surtout envers une personne dont le manque d’éducation frise l’aliénation mentale. Faut-il la laisser se faire dévorer par la meute de disciples qui ne cherche que de la chair abjecte pour se purifier aux yeux de leur guide ?

Répondre à l’insulte par l’insulte ne fera que disséminer la mauvaise parole que je suis censé combattre dans une société où la médiocrité et l’insolence ont trouvé en la politique la pire forme de vecteur et moyen d’ascension sociale aux yeux d’une société où vices et vertus se confondent dans un capharnaüm indescriptible.
Vouloir répondre à l’impertinence me poussera forcément à tordre la main à un des principes fondamentaux de la stabilité de notre société, la soumission à la gérontocratie. Nous vouons un respect profond à la sagesse qui fait sienne ce conseil du grand poète arabe de l’époque préislamique Zoheir Ibn Abi Salma que Serigne Cheikh Tidiane SY Al Maktoum citait dans une de ses conférences, en louant la sagesse de Senghor : « Kou Ame diourom niatti fouki att, nangou niou lay bollé thi binké nienké dound, bilay khamoulo sa bop ». Se laisser emporter dans les tourbillons de la vie à 80 ans est gage d’inconscience.
Dieu ne nous dit-il pas dans le Coran S36, V68 : »A qui nous accordons une longue vie, nous faisons baisser sa forme. Ne comprendront-ils donc pas ? » Il ne s’agit nullement de se mêler de la vie d’autrui mais plutôt de sauver une âme en perdition. Seuls les sages pourront comprendre les conseils d’un sage à un autre, car Allah parle à ceux qui sont dotés de raison.

Pousser l’inculture ou vouloir justifier l’injustifiable jusqu’à considérer les propos tenus devant une caméra comme une médisance au sens islamique du terme, est une tendance au Faasiq. Oui, Allah nous dit : (S48,V12). »O vous qui avez cru, éviter de trop conjecturer car une partie des conjectures est péché….et ne médisez pas les uns les autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? ». Il n’en est point de médisance mais d’un conseil de sagesse.
Se consacrer à Dieu n’a pas d’âge. C’est juste faire le bien, le penser le semer à tout vent tout autour de soi afin que notre environnement baigne dans le bien et inspirer les déviants. Faire le bien, c’est conjurer le mal et ramener les déviants sur le droit chemin. Mais, qui sème le mal récolte l’ivraie. Et là encore il n’y a pas d’âge. Oui! pour faire du mal aussi, il n’y a pas d’âge.

Pousser le mal c’est vouloir ramener le discours d’autrui à des clivages confrériques dont l’usage par les politiques devient de plus en plus dangereux.
Mais heureusement !
Nous avons des Califes imbus des valeurs islamiques et soufies de paix et de sérénité. Nos guides Mourides, tidianes, layènes et Qadr ont réussi à instaurer le modèle sénégalais du vivre ensemble tant vanté au-delà de nos frontières.
Puisse Dieu nous préserver du mal et des sources du mal pour un Sénégal de paix et de concorde des cœurs.

Cheikh Ahmed Tidiane Sy
Ingenieur – Administrateur de Société

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