Secteur Extractif : Une Contribution De 185 Milliards à L’économie Enregistrée En 2020 (rapport Itie)

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Secteur extractif : Une contribution de 185 milliards à l’économie enregistrée en 2020 (rapport Itie)
322 millions de dollars US soit 185,20 milliards de francs CFA, ce sont les revenus générés par le secteur extractif sénégalais pour l’année 2020. La somme a été dévoilée par le comité national Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) dirigé par Awa Marie Coll Seck qui a officiellement lancé, ce mardi 28 décembre 2021, les résultats de son 8e rapport annuel pour l’année fiscale 2020. Ce rapport qui dresse de manière exhaustive la provenance de ces recettes, chiffre également la contribution du secteur dans le Pib et dans l’emploi.

D’après Papa Alioune Badara Paye qui a présenté les résultats du rapport, une tendance haussière des recettes extractives a été notée malgré le contexte de pandémie. Ainsi, indique-t-il, sur les 185,20 milliards de FCFA générés comme revenus en 2020, 167,75 milliards de F CFA ont été affectés au budget de l’Etat, contre 147,6 milliards sur les 161 milliards générés en 2019. Soit une hausse de près de 20 milliards de francs CFA. Cet accroissement est dû, en partie, à la hausse en 2020, des cours mondiaux des produits miniers notamment de l’or, du zircon et du phosphate.

3% du Pib et 9400 emplois créés

Cependant, même si la manne financière qu’il génère reste plus ou moins conséquente, la contribution du secteur à l’économie, au Pib et à l’emploi demeure assez « marginale ». En effet, la contribution du secteur au Pib est estimée à 3,39%, 5,66% aux recettes budgétaires. Par contre, plus de 37% des exportations du Sénégal sont issues du secteur extractif avec ses 9400 emplois créés. Sur le dernier point (celui de l’emploi), la présidente du comité, Awa Marie Coll Seck estime qu’il y a des corrections à y apporter.

« Il y a le problème de l’emploi. Il y a 9400 emplois, ce n’est pas énorme pour l’instant. Il faut dire que parmi ces personnes-là il y a des Sénégalais, 95%. Mais ils n’occupent les postes les mieux payés. Il y a même des entreprises extractives où il y a beaucoup plus de cadres étrangers que sénégalais. Aujourd’hui on a des cadres qui sont formés pour faire ce travail. Donc il n’y a pas de raison que nos ressources partent à l’étranger », souligne-t-elle.

Le contenu local profite plus aux étrangers

Par ailleurs, s’agissant du contenu local, le rapport indique qu’il profite plus aux entreprises étrangères. « Par rapport au contenu local, on se rend compte qu’il y a une manne financière qui pourrait être utilisée par les entreprises locales. Ce qui a été observé c’est que pour 1100 milliards de francs CFA, nous avons que observé que plus de la moitié est captée par des entreprises étrangères », renseigne la présidente de l’Itie.

Représentant le chef de l’Etat, le ministre chargé du suivi du Pse, Abdou Karim Fofana a invité « le secteur privé extractif national à une plus grande implication dans la sous-traitance et la fourniture de biens et services qui constituerait un bon levier pour palier à la faiblesse des emplois directs et à la contribution du secteur au Pib ». D’ailleurs, à ce propos, le rapport informe, par exemple, que sur 400 milliards de dépenses liées à la sous-traitance et à la fourniture de biens et services dans le secteur pétrolier, seuls 13 milliards ont été captés par des entreprises détenues majoritairement par des Sénégalais.

Aucune entreprise minière ne s’est conformée à l’article 85 du code minier

Abdou Karim Fofana a également fustigé le fait qu’aucune entreprise minière ne s’est conformée à l’obligation de publication des plans de passations annuelles telle que stipulé par le code minier de 2016 à son article 85. Celui-ci dispose : « il est garanti aux titulaires de titres miniers le libre choix des fournisseurs, des sous-traitants et des partenaires. Toutefois, les titulaires de titres miniers doivent élaborer et publier annuellement un plan de passation de marchés. Tous protocoles, contrats et conventions ayant pour objet de confier, céder ou transférer partiellement ou totalement les droits et obligations résultant du titre minier sont soumis à l’approbation préalable du Ministre chargé des Mines (…) ».

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