Serigne Mbaye 1er député noir à l’Assemblée de Madrid

Serigne Mbaye ce sénégalais bon teint a connu une trajectoire jalonnée de hauts et de bas depuis son pays natal jusqu’à son départ pour le pays de Berlusconi. Ainsi au terme d’une longue fastidieuse bataille, il est parvient à gravir plusieurs échelon sde la vie qui lui ont valu d’être élu premier député noir à l’assemblée de Madrid. Même si la couleur de sa peau lui vaut des attaques de la part de ses collègues députés, il n’en demeure pas moins un homme engagé au service de son pays d’accueil.

Infomigrant s’est intéressé à son cusus qu’il juge riche d’enseignements et de rebondissements. Il fût d’abord pêcheur au Sénégal,vendeur ambulant dans les rues espagnoles et militant anti-raciste Serigne Mbaye est devenu, en mai dernier, le premier député noir de l’Assemblée de Madrid, en Espagne. Un statut qui lui a valu une pluie d’attaques. Lors d’une session parlementaire en juin, une députée du parti d’extrême-droite Vox lance, à son encontre, depuis la tribune : “C’est une personne qui est entrée illégalement dans notre pays, en dépassant la file d’attente de nombreux migrants illégaux qui attendaient et avaient accompli toutes les démarches” pour être régularisés.

Serigne Mbaye, originaire du Sénégal, ne se laisse pas intimider et lui demande de “retirer les propos racistes qu’elle a tenus à [son] égard et à l’égard de tous les migrants”. “Le racisme n’a pas sa place dans cette Chambre et n’a pas sa place en Espagne”, lui répond-il, avant de lever le poing en l’air, symbole de la lutte anti-raciste.

Désormais citoyen espagnol, Serigne Mbaye n’oublie pas d’où il vient. Né en 1975 à Kayar, le jeune homme vit une “enfance heureuse” dans cette ville côtière située à une cinquantaine de kilomètres de Dakar, explique-t-il dans un français parfait ;

Après le baccalauréat, il arrête les études pour aider financièrement ses proches. Il perpétue la tradition familiale et exerce le métier de pêcheur.

Tous les jours, pendant 10 ans, il monte dans sa pirogue et prend la mer à la recherche de poissons pour nourrir sa famille. Mais, au fil des années, la tâche s’avère de plus en plus ardue.

Le manque de ressources et de perspectives le pousse à tenter sa chance en Europe. Un jour de 2006, il prend place dans une pirogue depuis le port sénégalais de Saint-Louis pour rejoindre les Canaries.

Vendeur ambulant à Madrid

Arrivé sur l’île de Ténérife, le Sénégalais de 31 ans est rapidement transféré sur le continent espagnol, à Madrid, où il est hébergé “chez l’ami d’un ami”. Sans-papiers, Serigne Mbaye va, à l’instar de nombreux migrants d’Afrique de l’ouest, devenir vendeur ambulant dans la capitale. ”

L’année suivante, le Sénégalais régularise sa situation administrative et obtient rapidement un contrat de travail en tant qu’auxiliaire administratif.

Activiste

Il n’abandonne pas pour autant le combat pour les droits des sans-papiers. Serigne Mbaye reste actif au sein de son association, fondée en 2008 et devenue en 2015 le syndicat Manteros – du nom de la couverture (‘mantera’ en espagnol) que les vendeurs utilisent pour exposer leurs articles sur le trottoir.

“Député

Serigne Mbaye milite aussi pour un changement de la politique migratoire espagnole et européenne. Cette Europe, qui selon lui, “assassine la jeunesse africaine”. “Fermer les frontières, ne pas délivrer de visa, piller les ressources des pays africains… tout ça participe aux départs massifs des jeunes et aux morts en mer. Cette relation inégale entre l’Union européenne et l’Afrique saccage le continent”, estime-t-il.

Ses engagements en faveur des droits humains (et de l’environnement) font de lui une figure incontournable de la sphère militante madrilène. Rien d’étonnant donc qu’il ait tapé dans l’œil du parti de gauche Podemos aux élections législatives de cette année. Au départ, Serigne Mbaye refuse la proposition, pensant “être bien là où [il est], à savoir dans la rue à dénoncer ce qui ne fonctionne pas”, mais il accepte finalement de se présenter après plusieurs relances du parti.

Aujourd’hui, malgré les attaques récurrentes sur sa couleur de peau et son passé migratoire, il ne regrette pas ses choix et assume d’être le fer de lance de la lutte anti-raciste. “Je me suis rendu compte que le travail de député était important, d’autant plus pour une personne comme moi. Il y aura toujours des attaques mais désormais un Noir est dans l’hémicycle. Que les gens m’aiment ou non, ils savent maintenant que je fais partie de la société, qu’il y a une diversité à Madrid et dans le monde”.

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