Serigne Mboup contre Abdoulaye Sow : un duel judiciaire s’ouvre à Dakar

Le conflit autour de la gestion des chambres de commerce du Sénégal prend une nouvelle tournure judiciaire. Ce lundi, Abdoulaye Sow, président contesté de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad), est convoqué devant le tribunal hors classe de Dakar pour répondre à plusieurs accusations, notamment d’usurpation de fonction et de diffamation.
Un leadership contesté
Depuis 2011, la Cciad traverse une zone de turbulences. Après la réélection controversée de Feu Lamine Niang, son successeur, Abdoulaye Sow, n’a jamais pu fédérer autour de sa personne. En cause, la légitimité de son mandat, constamment remise en question, et des accusations de violations des règles statutaires.
La crise s’est intensifiée lorsque Abdoulaye Sow a revendiqué la présidence de l’Union nationale des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (Unccias), poste occupé par Serigne Mboup. Ce dernier, par le biais de son avocat Me Baboucar Cissé, a déposé plainte pour « usurpation de titre et de fonction » et « diffamation ».
Les faits reprochés à Abdoulaye Sow
Selon la plainte, Abdoulaye Sow aurait organisé une réunion parallèle en mars 2023 pour se proclamer président de l’Unccias, en violation du décret 2002.516 qui régit cette institution. Ce décret stipule que le renouvellement de la présidence ne peut intervenir qu’en cas de décès, de démission ou d’incapacité du président en exercice.
Cette situation aurait entraîné des blocages administratifs et financiers pour l’Unccias, notamment la suspension des subventions nationales et internationales. En outre, Abdoulaye Sow est accusé de se maintenir à la tête de la Cciad malgré des décisions judiciaires défavorables, dont des arrêts de la Cour suprême datant de 2012.
Un appel à l’exécution des décisions de justice
Le ministre des Finances, Cheikh Diba, dans un courrier du 30 août dernier, a rappelé que toutes les voies de recours ayant été épuisées, l’arrêt de la Cour suprême ordonnant la fin du mandat de Sow devait être exécuté.
Le jugement attendu ce lundi pourrait marquer un tournant dans cette crise qui paralyse les chambres de commerce sénégalaises depuis plus d’une décennie.