« Seydi Gassama à Aïssata Tall Sall : « Le Bénin a montré la voie sur les lois d’amnistie » »
En réaction aux récentes déclarations de Me Aïssata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères du Sénégal, sur l’impossibilité d’abroger la loi d’amnistie dans le contexte sénégalais, Seydi Gassama, président d’Amnesty Sénégal, a brandi l’exemple du Bénin pour illustrer une approche différente en matière de justice et de droits humains.
Dans un rappel appuyé, Seydi Gassama a évoqué une décision clé de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) datant de 2020. La Cour avait demandé au Bénin d’abroger sa loi de 2019 portant amnistie des faits criminels, délictueux et contraventionnels liés aux élections législatives d’avril 2019. Ces élections avaient été suivies de violences les 1er et 2 mai 2019, qui avaient fait des victimes.
La CADHP avait également exigé du Bénin la mise en œuvre d’enquêtes indépendantes pour identifier les responsables et offrir aux victimes des réparations conformes à l’article 7 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Cet article garantit à chaque victime le droit de faire entendre sa cause pour obtenir justice et réparation.
Pour Seydi Gassama, cette jurisprudence de la Cour africaine démontre qu’une loi d’amnistie peut être remise en question lorsqu’elle entre en conflit avec les droits fondamentaux des victimes. Il estime que cet exemple pourrait être une source d’inspiration dans le débat en cours au Sénégal, où la loi d’amnistie continue de susciter de vives controverses.