Syrie : Erdogan veut élargir l’offensive sur Afrin malgré les critiques internationales

Recep Tayyip Erdogan a menacé vendredi d’élargir l’offensive turque sur la région d’Afrin. Le président turc veut lancer ses troupes, épaulées par les rebelles syriens, sur la ville de Manbij.

Les appels de la communauté internationale à la retenue n’y auront rien fait. Recep Tayyip Erdogan a menacé, vendredi 26 janvier, d’élargir considérablement l’offensive que mène Ankara dans le nord de la Syrie contre les Unités de protection du peuple (YPG), bras armé des Kurdes syriens du Parti de l’union démocratique (PYD)

Le président turc a notamment promis de lancer ses troupes sur la ville de Manbij, tenue par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une milice majoritairement kurde et soutenue par les États-Unis. Il souhaite ensuite pousser vers l’est “jusqu’à la frontière irakienne”. Plusieurs centaines de militaires américains sont déployés à Manbij.

Alors que des soldats turcs et des rebelles syriens de l’Armée syrienne libre (ASL) soutenus par Ankara tentent depuis samedi d’enfoncer les lignes kurdes, l’administration semi-autonome d’Afrin a exhorté jeudi le régime de Damas à intervenir pour empêcher les assauts.

Cette opération turque a renforcé les tensions déjà vives entre Ankara et Washington, qu’un entretien téléphonique mercredi entre Recep Tayyip Erdogan et le président américain Donald Trump n’a pas permis d’apaiser.

Avec les menaces turques contre Manbij, “une confrontation militaire directe entre l’armée turque et les forces américaines est possible”, prévient Anthony Skinner, analyste du cabinet de consultants en risques Verisk Maplecroft, pour qui les relations entre Ankara et Washington sont “au bord du précipice”.

Plus de 110 morts

Au septième jour de l’offensive turque baptisée “Rameau d’olivier”, l’artillerie d’Ankara déployée à la frontière syrienne a repris son pilonnage des positions des YPG à Afrin, selon l’agence de presse étatique Anadolu.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les affrontements ont fait depuis samedi plus de 110 morts dans les deux camps, ainsi que 38 civils, tués pour la plupart dans des bombardements turcs.

Plusieurs pays, dont l’Allemagne et la France, ainsi que l’Union européenne, ont exprimé leur préoccupation face à l’intervention turque qui complique davantage la guerre en Syrie, qui a fait plus de 340 000 morts depuis 2011.

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