L’État de droit est un pilier essentiel de toute démocratie fonctionnelle. Cela implique que toutes les entités, qu’il s’agisse de citoyens ordinaires, de politiciens, d’organes administratifs ou de toute autre institution, sont soumises à la loi. La situation au Sénégal, telle qu’elle est décrite, met en évidence une sérieuse remise en question de cet État de droit.
La Direction générale des élections (DGE) du Sénégal est sous le feu des critiques pour avoir refusé de remettre les fiches de parrainage à l’opposant Ousmane Sonko, malgré une ordonnance rendue par le président du tribunal d’instance de Ziguinchor. Ce geste est perçu comme un acte délibéré de défiance vis-à-vis du pouvoir judiciaire, montrant une administration qui semble s’opposer à l’exécution des décisions judiciaires.
Plus alarmant encore, la situation a conduit plusieurs éminents agrégés de droit à exprimer publiquement leur inquiétude face à ce qu’ils perçoivent comme une menace pour la démocratie sénégalaise. Leur tribune montre clairement qu’ils considèrent ce comportement de la DGE comme un symptôme d’une défaillance plus vaste de l’État de droit au Sénégal.
Ces juristes soulignent que le non-respect des décisions judiciaires par des agents administratifs est une menace directe à l’intégrité du système juridique. L’UMS (Union des Magistrats Sénégalais) est appelée à agir en tant que gardienne du système juridique, en dénonçant et en s’opposant à de tels actes.
Les agrégés en droit notent que si même les décisions judiciaires ne sont pas respectées par l’administration, alors le droit lui-même est en péril. Une telle situation pourrait potentiellement miner la confiance du public dans le système juridique et affaiblir les fondations mêmes de la démocratie sénégalaise.