Abdoulaye Diouf Sarr Brise Le Silence…

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ABDOULAYE DIOUF SARR BRISE LE SILENCE…
Malgré ses états de service irréprochables, son succès dans la gestion de la pandémie de Covid-19 mais aussi son intelligence dans la mise en œuvre de la vision du chef de l’Etat dans le secteur de la santé, Abdoulaye Diouf Sarr a été limogé dans la foulée de sa défaite, lors des Locales. Le scandale de l’Hôpital Abdou Aziz Sy de Tivaouane ayant précipité sa chute, ADS consent, avec philosophie, que c’est le cours du destin, l’homme politique engagé pour la reconquête de son patelin reste fidèle au Chef de l’Etat et très impliqué pour les causes de BBY. Son limogeage, ses ambitions politiques, Barthélémy Dias à la tête de la mairie de Dakar, l’opposition mais aussi la 14ème législature, Diouf Sarr dit tout dans cet entretien, avec Kritik.

Monsieur le ministre, comment vivez-vous vos journées, loin du stress ministériel après, des années au gouvernement ? 

Je vais vous surprendre car, avec le rythme de travail, je n’ai pas l’impression d’avoir pris congé même si je l’avoue, je ne vis plus le stress quotidien du ministre de la Santé. Vous savez, quand vous êtes à la tête d’un département aussi stratégique que la santé, vous êtes en état de veille permanent. Les deux dernières années ont été éprouvantes avec la riposte contre la pandémie de la Covid-19 mais nos équipes et services, outillés et très professionnels, ont accompagné l’engagement de l’Etat à prendre les devants pour organiser la riposte et la déroulée. Tout compte fait, nous avons été très reconnaissant vis-à-vis du Chef de l’Etat et de nos collaborateurs pour avoir, durant notre petite vie, servi la Nation à ce niveau de responsabilité. Les succès enregistrés d’ailleurs éclipsent les moments de doute, de fatigue, de stress et de désillusions. Désormais, je suis plus concentré sur le projet politique du Chef de l’Etat et sur les attentes des communautés, en priorité, celle de Yoff, pour parachever mon action auprès des populations. Je tiens à préciser que c’est la seule ambition qui porte notre engagement politique. 

Avez-vous l’impression d’avoir été sacrifié suite au scandale de l’hôpital Abdou Aziz Sy de Tivaouane ? 

Pas du tout ! C’est avec beaucoup de philosophie que j’ai vécu cette épreuve, en responsable, conscient des enjeux pour le secteur. Vous savez, dans le secteur de la santé, les hommes, qui ne sont pas du sérail, ont du pain sur la planche, on l’ attend toujours au tournant. Heureusement, durant notre magistère, le dialogue permanent nous a permis de nouer un pacte social pour la stabilité du secteur. Pour le drame regrettable de Tivaouane, qui était évitable, je le répète, nous avons été éplorés et aucun drame n’a jamais suscité autant d’émotions, de tristesse et de malaise, depuis que je suis à la tête du ministère de la Santé. Maintenant, nous sommes juste des missionnaires qui, en fin de mission, peuvent juste jouir des états de service rendus pour le Peuple. Mais pour la décision, c’est du ressort exclusif du Chef de l’Etat. Et nous sommes toujours dans les dispositions, avec le même engagement, pour soutenir toutes les initiatives du Chef de l’Etat.

Avec votre limogeage, le Chef de l’Etat n’est pas allé au bout de sa logique. Nommer la Directrice générale de la Santé assistée par votre propre directeur de cabinet, avez-vous conseillé Macky Sall sur le profil de votre successeur à la tête du département de la santé ?

Je préfère ne pas répondre à cette question… Si j’ai un mot, c’est juste pour encourager les uns et les autres à garder le cap. 

Adulé du temps de la Covid-19 avec un bilan flatteur dans la mise en œuvre de la vision de Macky Sall, qu’est-ce que cela vous a fait d’être emporté par un incendie dans une maternité de Tivaouane ? 

Moins pour les faits que pour mon ambition, les chantiers ouverts, les urgences et tout l’agenda de l’Etat qu’il fallait dérouler, cet incident malheureux m’a d’ailleurs trouvé à l’Étranger pendant que je représentais mon pays dans la plus haute instance mondiale de santé. Mais à la vérité, c’est avec philosophie et une forte croyance, en Dieu et en ses vœux, en la confiance renouvelée de celui qui m’avait fait confiance, que j’ai accepté la volonté divine, sachant que c’est juste la fin d’une mission. Maintenant, avec tous les services rendus, j’aurai aimé quitter le jour où les problèmes de santé ne seront plus qu’un mauvais souvenir pour les Sénégalais. 

Pour les élections législatives, vous êtes bien placé pour être député, n’êtes-vous pas dans les plans de succession à Moustapha Niasse si toutefois vous reprenez votre fief de Yoff ?

Vous me prêtez de grandes ambitions. C’est vrai que Yoff reste une priorité pour moi et je ne ménagerai aucun effort, aucun moyen, aucune relation pour le bien du village auquel j’appartient . Maintenant, la bataille de Dakar est une réalité et nous sommes engagés au premier plan pour offrir à la coalition des scores élogieux. Nos militants sont bien préparés et les retours qui nous parviennent sont satisfaisants. Sur l’Assemblée nationale, je voudrais d’abord rendre hommage au président, Moustapha Niasse, pour le symbole qu’il représente pour notre génération. Voilà quelqu’un qui sait ce que cachent les secrets de l’Etat. Moustapha Niasse est un monument politique qui a traversé les régimes et qui, jusqu’au soir de sa carrière politique, est resté droit dans ses bottes. Plusieurs hommes politiques lui doivent leur stature, c’est un véritable leader qui doit être servi en exemple aux jeunes. Avec sa retraite, c’est un pan de l’histoire politique du pays qui se met en marge. 

Comment analysez-vous le changement de stratégie de l’opposition qui a fini d’initier les concerts de casseroles ? 

Je n’ai aucune appréciation particulière sur ce phénomène qui me semble, est une manière curieuse de se faire entendre en démocratie . Maintenant, c’est à l’opposition de juger ou non, en ces temps de crise, si l’urgence pour les populations recoupe ce concept qui est beaucoup plus symbolique. Nous, nous sommes dans l’action et le temps de l’action nous oblige aux urgences des Sénégalais.

 Le compte à rebours est lancé pour les Législatives, ne craignez-vous pas une cohabitation au regard des résultats des dernières élections locales ? 

Nous sommes dans la dernière ligne droite et le temps de la campagne nous sépare des joutes mais nous sommes dans un contexte bien différent de celui des Locales. Pour ces joutes, c’est un enjeu politique majeur pour lequel nous nous sommes préparés. Si l’opposition cherche la petite bête pour brouiller les pistes, les dés sont déjà jetés et nous irons aux urnes. A partir de ce moment, les Sénégalais arbitrent et la nouvelle dynamique née des rangs de Benno Bokk Yaakaar (BBY) laisse croire que nous pouvons gagner ses joutes avec un score confortable. Les projections de vote nous placent largement en tête dans plusieurs grandes villes du pays.  

Votre dernier adversaire direct, Barthelemy Dias, déroule à la tête de la Mairie de Dakar. Quelle lecture faites-vous de ses premiers pas comme 1er magistrat de Dakar ? 

Ce n’est vraiment pas mon rôle de mettre des bâtons dans les roues de mon jeune frère. Je sais toute l’ambition qui l’anime dans son combat politique et, pour ce que j’en sais, il s’en tire plutôt bien. Pour les cinq prochaines années, qu’il sache qu’en tant que 1er magistrat, c’est à lui de luire l’image de Dakar et éviter, autant que faire se peut, d’utiliser sa casquette politique au détriment des intérêts des populations.
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