Affaire Ousmane Sonko : L’ ancien procureur Alioune Ndao dénonce

La situation d’Ousmane Sonko continue de faire la Une de l’actualité au Sénégal. Alioune Ndao, avocat et ancien procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), s’est récemment prononcé sur cette affaire. Selon lui, il est inacceptable de barricader la maison d’un citoyen qui prétend à la magistrature suprême comme si c’était un état de siège. Il plaide pour la liberté d’expression et invite les juges à agir en leur âme et conscience, sans suivre les plans du président Macky Sall qui, selon lui, ne tolère pas l’adversité.

 

L’avocat estime que le procès en diffamation qui oppose Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang ne doit pas être considéré comme une affaire d’État. Il affirme que la justice doit trancher en toute quiétude, en tenant compte d’éléments objectifs. Cependant, il rappelle à l’ordre le leader de Pastef en lui demandant de respecter la justice et de cesser ses attaques contre les magistrats.

Alioune Ndao considère que la justice n’est pas indépendante par rapport à l’exécutif. Il affirme qu’il y a des juges debout qui tranchent en leur âme et conscience, mais que la justice, globalement, n’est pas indépendante en raison du pouvoir de proposition de nomination que le ministre de la Justice a sur les magistrats, ainsi que sur la gestion de leur carrière.

L’avocat estime que les chamboulements dans la magistrature sont souvent motivés par des mesures de promotion, mais également par des affectations-sanction. Il prend l’exemple de Khalifa Sall et affirme que tous les juges qui ont pris le dossier ont eu des attitudes plus ou moins favorables au régime, et que tous ceux qui ont pris des décisions ont été promus.

Alioune Ndao assume entièrement son passage à la Cour de répression de l’enrichissement illicite dans l’affaire Karim Wade. Il estime qu’il avait des milliers d’indices contre ce dernier et qu’il a ordonné son arrestation sur la base de ces éléments. Il estime cependant que la traque des biens mal acquis s’est faite de manière sélective et que plus de 25 personnalités étaient également fautives.

La redaction/senegaldirect

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