Burkina Faso : Suspension de Jeune Afrique sur Fond de Tensions au Sein de l’Armée

La suspension de la diffusion du média français Jeune Afrique au Burkina Faso, décidée par le gouvernement burkinabè, a suscité une vive protestation de la part de la publication. Cette suspension est intervenue après la parution d’articles faisant état de tensions au sein de l’armée burkinabè.

Ces derniers mois, le régime burkinabè, dirigé par des militaires suite à deux coups d’État en 2022, a suspendu temporairement ou indéfiniment la diffusion de plusieurs chaînes de télévision et de radio, et a expulsé des correspondants étrangers, dont ceux de médias français.

Jeune Afrique a qualifié cette suspension de “nouvelle atteinte à la liberté d’information” dans le pays, faisant référence au journaliste burkinabè Norbert Zongo, assassiné en 1998.

Le média a également dénoncé cette suspension comme une “censure d’un autre âge” qui contribue à faire du Burkina Faso une “zone de non-information”.

Le gouvernement burkinabè a justifié sa décision en accusant Jeune Afrique de diffuser des informations mensongères, citant notamment un article intitulé “Au Burkina Faso, toujours des tensions au sein de l’armée”. Les autorités estiment que ces informations visent à discréditer les forces armées nationales.

Cette suspension intervient près d’un an après le deuxième coup d’État qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré au Burkina Faso. Le pays partage des frontières avec le Mali et le Niger, également dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’État.

Le Burkina Faso a suspendu plusieurs médias français ces derniers mois, notamment la chaîne LCI, les correspondants de Libération et Le Monde, France 24 et Radio France Internationale (RFI), les accusant d’avoir relayé des messages de chefs jihadistes.

Le pays fait face à des violences jihadistes depuis 2015, qui ont causé la mort de milliers de personnes et déplacé des millions d’autres.

Le Sahel, où se trouve le Burkina Faso, risque de devenir l’une des zones les plus défavorisées en termes d’information en Afrique, selon un rapport de Reporters sans frontières publié en avril.

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