Cherté De La Vie Au Sénégal : «on Importe De L’inflation» (expert Financier)

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La cherté de la vie au Sénégal selon un expert financier
Le Sénégal vit une généralisation de la flambée des prix qui n’épargne plus aucune denrée alimentaire. L’huile, le riz, la viande… se sont littéralement envolés. Et le constat donne le tournis aux «gorgolous» qui ne voient même plus la queue du diable pour la tirer. «On se rend compte que le riz, qui coûtait 15 000 F CFA, est à 25 000 F CFA. Le bidon d’huile est à 25 000 F CFA. Même le stick de café qui était à 25 F CFA est maintenant à 50 F CFA. Le kilo de viande, n’en parlons pas ; il était à 3 000 F CFA, maintenant, ça tourne autour de 4 000-4 200 F CFA. Donc, on constate que le coût de la vie s’est vraiment renchéri», souligne Ousseynou Ndiaye, Expert financier.

Invité de l’émission “Objection” de ce dimanche sur Sud FM, M. Ndiaye signale que cette flambée généralisée est étroitement liée au taux d’ouverture de l’économie sénégalaise qui est de 57 %. «C’est-à-dire que 57 % de notre production de richesse nationale provient de l’extérieur. Ce qui veut dire qu’on importe de l’inflation. Parce qu’il y a même des produits locaux que nous fabriquons au Sénégal qui ont pris un coût. Par exemple, le miel produit ici et qu’on achetait à 2 000 F CFA est à 3 000 F CFA, parce que les intrants qui sont utilisés pour la fabrication locale viennent de l’extérieur et on ne maîtrise pas les coûts qui ont un impact sur la production locale. Le taux d’inflation du Sénégal, il est à 6 %, selon les convergences avec l’UEMOA. Ce devait être de 3 %», analyse-t-il.

Ce qui a davantage aggravé la situation, selon lui, c’est l’absence de politique de transformation des produits locaux qui pouvait permettre au pays d’être moins dépendant de l’étranger, surtout dans ce contexte de conflit russo-ukrainien avec ses conséquences néfastes sur la disponibilité des produits alimentaires.

«Aujourd’hui, le Sénégal importe 500 milliards en produits alimentaires par an, alors qu’on a tout pour se nourrir : du poisson, des légumes, de la viande, du lait. Mais on continue à importer. Le problème, c’est qu’on n’a pas pu mettre en place une politique qui puisse nous permettre de transformer nos produits locaux», explique-t-il.

«L’impact des filets sociaux de Macky Sall ne se sent pas»

Une situation éprouvante pour tous les ménages sénégalais qui, en plus de faire face au problème de la redistribution des richesses, subissent de plein fouet ce renchérissement du coût de la vie. S’agissant de la redistribution des richesses, elle achoppe depuis 2012, selon Ousseynou Ndiaye. «Il y a un problème de redistribution de la richesse. Il y a deux canaux pour redistribuer la richesse : c’est par le travail ou les filets sociaux», explique-t-il. Aujourd’hui, le travail se fait rare. Quant aux filets sociaux, «les gens sont un peu sceptiques par rapport aux critères d’éligibilité», selon l’expert financier.

«Je pense que pour rassurer tout le monde, il faut revoir le processus d’assistance des personnes les plus démunies. L’impact des filets sociaux de Macky Sall n’est pas significatif sur la qualité de vie de la cible. Parce que la Délégation de la solidarité nationale a été mise en place depuis 2012 avec 15 milliards par trimestre, donc 60 milliards par an. De 2012, à maintenant, c’est une grosse somme. Récemment, il y a une enveloppe de 43 milliards qui a été décaissée pour régler le même problème, en plus des missions de la délégation. Cela veut dire que l’impact ne se sent pas», argue-t-il. 
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