Coronavirus: l’Afrique face à la pandémie le dimanche 17 mai

Selon les chiffres du Centre de prévention des maladies de l’Union africaine (CDC), le continent africain comptait, ce dimanche 17 mai, 81 882 cas confirmés de Covid-19 et 2 715 décès dus à la maladie. L’Afrique du Sud est le pays le plus touché, devant l’Égypte et le Maroc.

Élections sur fond de pandémie au Bénin
Les bureaux de vote ont ouvert ce matin à Cotonou et dans le reste du pays pour le scrutin des communales. Jean-Luc Aplogan, notre correspondant, a constaté « une affluence faible » dans les bureaux qu’il a visités et que si « le port du masque a été globalement bien respecté, cela n’a pas toujours été le cas pour la distanciation sociale ».

Durant toute la campagne, qui s’est déroulée de manière virtuelle le porte à porte et les meetings ayant été interdits l’opposition avait demandé le report des élections.

Joël Atayi-Guèdègbé, président de l’ONG béninoise Nouvelle éthique et spécialiste des questions électorales estimait sur notre antenne que le risque résidait « dans le comportement des hommes » et s’interrogeait sur les formations mises en place pour respecter les règles de distanciation sociale.

Pour le moment, le Bénin a été peu touché par le Covid-19 avec 339 cas confirmés et deux décès.

Augmentation record de cas en Afrique du Sud
L’Afrique du Sud a annoncé dimanche 1 160 nouveaux cas de contamination au coronavirus. Il s’agit, selon le ministère de la Santé, du bilan quotidien le plus élevé depuis l’enregistrement du premier cas en mars. Le pays totalise 15 515 cas de Covid-19, dont près de 60% ont été recensés dans la province touristique du Cap-Occidental. Trois décès supplémentaires ont été signalés, portant le total à 263 morts. Alors que la population sud-africaine est confinée depuis le 27 mars,
le gouvernement a lancé une stratégie de tests massifs, qui a concerné 460 873 personnes jusqu’ici. Mais cette stratégie a ses limites : les résultats mettent désormais jusqu’à deux semaines à arriver contre trois jours auparavant.

Vive émotion en Algérie après le décès d’une médecin enceinte
Le directeur d’un hôpital algérien a été démis de ses fonctions dimanche après le décès des suites du Covid-19 d’une médecin de 28 ans, enceinte de huit mois, à qui il avait refusé un congé, une affaire qui a suscité une vive émotion.

À la suite du décès de la docteure Wafa Boudissa, qui pratiquait aux urgences chirurgicales, et de l’enfant qu’elle portait, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid a mis fin aux fonctions du directeur de l’hôpital de Ras el Oued (est), une sanction administrative.

M. Benbouzid avait ordonné samedi 16 mai l’ouverture d’une enquête administrative pour déterminer les circonstances du décès de la Dr Boudissa, chargeant, de manière exceptionnelle, l’inspecteur général du ministère de la Santé de mener les investigations. À l’issue de l’enquête, le dossier est susceptible d’être transmis à la justice et, si une faute grave est avérée, le ou les responsables risquent d’être poursuivis pour homicide par négligence, a précisé cette source.

Le mari de la médecin décédée a exprimé sa colère dans El Watan : « Extenuée par la charge de travail et les effets de la grossesse, mon épouse qui travaillait de 8h à 20h n’a pas été épargnée. Ses trois demandes de congé maladie ont été refusées par la direction de l’hôpital qui aura la mort de ma femme sur la conscience. Je ne leur pardonnerai jamais, a-t-il affirmé au quotidien algérien. Pour justifier son refus, sa direction se cachait derrière les instructions d’en haut »

La seule guerre de l’Algerie depuis 62 est celle que mènent en première ligne les services hospitaliers avec les moyens les plus déplorables.
Hommage de Dilem pour leur sens du devoir et à la dernière victime Dr Wafa Boudissa

Son décès a provoqué un vif émoi et un tollé sur les réseaux sociaux, d’autant que la jeune médecin était prioritaire pour bénéficier d’un congé exceptionnel.

Un décret présidentiel, visant à lutter contre la propagation du Covid-19, stipule que « sont considérées comme prioritaires au titre du congé exceptionnel les femmes enceintes et les femmes élevant des enfants ainsi que les personnes atteintes de maladies chroniques et celles présentant des vulnérabilités médicales ».

Madagascar annonce un premier décès du Covid-19
Madagascar a fait état dimanche d’un premier décès d’un patient souffrant du nouveau coronavirus près de deux mois après sa première détection dans le pays. Un gardien de parking dans un hôpital « âgé de 57 ans est décédé du Covid-19 à Toamasina (est). […] Il est décédé hier soir », a déclaré le professeur Hanta Vololontiana, porte-parole du centre de commandement opérationnel anti-Covid-19. Il a ajouté que ce patient souffrait également de diabète et d’hypertension artérielle.

Le président Andry Rajoelina s’est exprimé dimanche soir à la télévision. Au vu de la hausse du nombre de cas ces deux dernières semaines, le chef de l’Etat a annoncé le maintien des mesures (confinement l’après-midi, circulation entre les régions restreintes, rassemblement de plus de 50 personnes interdits) dans les trois régions du pays touchées par le virus : celle de la capitale, celle de Fianarantsoa dans le centre, celle de Tamatave à l’Est et sa région voisine l’Alaotra Mangoro à partir de ce lundi. Il a également insisté pour que les Malgaches respectent les mesures. En consommant notamment du Covid Organics. Un remède qui n’a pas convaincu la Cédéao et l’OMS entre autres…

Je serai strict. Il faut respecter l’interdiction de circulation des régions touchées par le Covid-19 vers Antananarivo et inversement parce que ça augmente très rapidement le nombre de cas. On a déjà trouvé le remède. Il faut boire le Covid Organics pour qu’il n’y ait plus de mort dans notre pays. Les nouveaux cas de coronavirus enregistrés sont des personnes qui n’ont pas bu la décoction alors qu’elle a été distribuée gratuitement.

Le président Rajoelina appelle les Malgaches à respecter les mesures

Laetitia Bezain

Madagascar a fourni à sa population et à plusieurs pays africains ce breuvage à base d’artemisia, une plante à l’effet thérapeutique reconnu contre le paludisme, en affirmant qu’il prévenait et soignait le Covid-19. Les éventuels bienfaits de cette tisane n’ont été validés par aucune étude scientifique. Le Covid-Organics est arrivé samedi entre les mains de Muhammadu Buhari, le président nigérian. La Nafdac, l’agence chargée de contrôler les aliments et les médicaments dans le pays, va procéder à une batterie de tests pour avérer ou non de son efficacité.
En Gambie, la lutte contre le Covid-19 synonyme de corruption
Devant l’Assemblée nationale, le ministre de la Santé a exposé les manœuvres qui étaient en cours pour s’accaparer l’argent allouée à la lutte contre la pandémie. Sans livrer de noms, le ministre de la Santé a donné plusieurs exemples et a dit son désarroi de devoir consacrer son énergie à empêcher de telles pratiques, rapporte notre correspondant Romain Chanson.

« La Gambie est un cas unique », a attaqué avec sarcasme le ministre de la santé. Le Docteur Ahmadou Lamin Samateh a décrit sa lutte contre une minorité qui cherche à détourner l’argent mobilisé par le gouvernement : 500 millions de dalasis soit près de 9 millions d’euros. « Nos ennuis au ministère de la Santé ont commencé après l’annonce du fonds de 500 millions de dalasis. Les gens ont oublié le covid-19 pour ne parler que d’argent, argent, argent ».

Un exemple parmi d’autres : le gouvernement voulait dresser la liste des personnels en première ligne dans la lutte contre le Covid-19 et leur octroyer une indemnisation. Les listes proposées au ministre ont montré l’ampleur de la corruption : 300 noms, inconnus du ministère ont du être retirés. « Nous avons hérité d’un système pourri », a déclaré le ministre de la santé

« Ce sont les personnes du régime précédent qui sont encore en place et elles sont habitués à ces mauvaises pratiques. On a parlé d’Ebola, mais malheureusement les fonds pour lutter contre Ebola ont été gaspillées dans ce pays et c’est ce qu’ils veulent recommencer. » Le ministre de la Santé ajoute, « si l’argent alloué pour Ebola avait été bien utilisée notre système de santé ne serait pas dans cet état aujourd’hui ».

Plus de 300 Comoriens rapatriés de Tanzanie
Les ressortissants comoriens bloqués à l’étranger depuis la fermeture des frontières liée à la pandémie de Covid-19, ont été rapatriés ce week-end en plusieurs contingents. Au total 434 personnes ont pu rentrer principalement de Tanzanie mais également de l’île Maurice. Les autorités espèrent pouvoir rapatrier la soixantaine de comoriens encore bloqués aux Emirats arabes unis dans les prochains jours mais le sort des 200 passagers comoriens encore en Tanzanie est incertain, explique notre correspondante à Moroni, Anziza M’Changama.

364 passagers ont été rapatriés de Tanzanie où ils étaient bloqués depuis l’arrêt brutal des vols au mois de mars dernier. Ils ont été recensés et pris en charge en se présentant à l’ambassade des Comores à Dar-es-Salam. Les autorités ont attendu de pouvoir les rapatrier sans risque sanitaire. Ils sont d’ailleurs rentrés chez eux directement à leur arrivée après une quatorzaine observée en Tanzanie. Mais reste un contingent de plus de deux cents ressortissants, majoritairement partis là-bas pour des raisons de santé. Malades et souvent âgés, ils sont arrivés à l’ambassade quelques jours après la clôture du bref recensement indique l’un des passagers de retour. Ils n’ont donc pas été pris en compte dans le dispositif de rapatriement.

Le porte-parole du gouvernement comorien affirme qu’ils se sont mis en difficulté en n’allant pas immédiatement se faire connaître des autorités sur place. Une cagnotte lancée sur les réseaux sociaux avait permis de les loger à l’hôtel durant quinze jours, délai qui touchera à son terme ce mardi 19 mai. Leur retour comme celui des soixante passagers comoriens encore bloqués à Dubaï, n’est pas encore programmé.

L’Égypte renforce les restrictions pendant l’Aïd el-Fitr
« Tous les magasins, centres commerciaux, restaurants, lieux de divertissement, plages et parcs publics seront fermés pendant six jours, du 24 au 29 mai », a annoncé Mostafa Madbouli, le Premier ministre égyptien, lors d’une conférence de presse ce dimanche en ajoutant que les transports en commun seront interrompus et le couvre-feu sera imposé à partir de 17h (15h TU). Il a souligné que ces mesures seraient de nouveau allégées à partir du 30 mai : le couvre-feu commencera alors à 20h (18h TU) à compter de cette date.

Dimanche, la prestigieuse institution sunnite Al-Azhar a demandé aux fidèles d’effectuer leur prière chez eux. « Les gens seront priés de porter des masques dans les lieux publics fermés et fréquentés », a-t-il dit, ajoutant que les contrevenants seraient sanctionnés, sans donner plus de détails. En Égypte, pays de 100 millions d’habitants, ces chiffres sont officiellement de 11 719 cas, dont 612 décès.

Une difficile coordination entre le Kenya, la Tanzanie et la Somalie
En Afrique de l’Est, la gestion du coronavirus diffère d’un pays à l’autre. Pas de cohésion et un virus qui se propage au-delà des frontières. Résultat : le Kenya, qui a pris des mesures fortes de confinement depuis mi-mars, a fermé ce wee-kend ses frontières avec la Somalie et la Tanzanie. La semaine dernière, un quart des nouveaux cas enregistrés au Kenya venait précisément de ces 2 pays. Deux voisins dont la gestion de la crise inquiète, rapporte notre correspondante à Nairobi, Charlotte Simonart.

Le Kenya se protège de la Tanzanie, d’abord et de son président John Magufuli qui multiplie les déclarations loufoques. Ce dimanche, par exemple, il affirmait que son fils avait guéri du Covid-19 grâce au gingembre et au citron, ajoutant que le nombre d’infection était en baisse dans le pays. « Une réponse de Dieu à nos prières », selon lui. La Tanzanie enregistre 500 cas de Covid19. Des données largement sous-estimées et très peu réactualisées par les autorités. Une gestion opaque de la crise. Pas de mesures de confinement, hors mis la fermeture des établissements scolaires. C’est ainsi que des dizaines de chauffeurs routiers tanzaniens ont été testés positifs à la frontière kényane la semaine dernière.Des cas positifs venus également de la frontière nord du Kenya, de Somalie. Pays qui peine à gérer la crise – 1300 cas confirmés – mais le manque de tests cache une réalité bien plus inquiétante : il y aurait sans doute plusieurs milliers de personnes infectées, de l’aveu même des autorités sanitaires. Le Kenya ferme donc là aussi sa frontière, mais une frontière connue pour sa porosité et pour être le terrain de jeu de nombreux trafiquants.

Deux hommes tués après avoir violé le couvre-feu au Soudan
L’armée soudanaise a annoncé dimanche que deux hommes avaient été tués par un soldat après avoir forcé un barrage pendant le couvre-feu complet imposé par les autorités pour lutter contre la pandémie de nouveau coronavirus.

« Un tuk-tuk a traversé sans s’arrêter un barrage militaire à Khartoum… à 21h (19h TU) exactement » a indiqué dans un communiqué publié ce dimanche matin le porte-parole de l’armée Amer Mohamed al-Hassan. « Un soldat a tiré sur les occupants du tuk-tuk pour avoir refusé d’obtempérer aux ordres répétés de s’arrêter », a-t-il ajouté avant de préciser que les deux hommes à bord du tuk-tuk ont été blessés et sont décédés plus tard à l’hôpital.

Selon le porte-parole militaire, le soldat qui a tiré a été arrêté. « Personne n’est au-dessus des lois […] Nous engageons toutes les procédures juridiques nécessaires », a-t-il précisé dans son communiqué. Le Soudan a enregistré officiellement 2 289 cas de nouveau coronavirus, dont 97 décès.

A Brazzaville, les fidèles s’impatientent de la réouverture des églises
Plusieurs responsables des églises du Congo ont organisé, la semaine dernière, un culte œcuménique à Brazzaville pour solliciter la délivrance du pays qui fait face au coronavirus. Le culte s’est déroulé en présence du Premier ministre Clément Mouamba qui, dans son message de déconfinement de ce week-end, a maintenu la fermeture des lieux de culte. Les fidèles jugent cette mesure paradoxale et s’impatientent de reprendre leurs séances de prière dans les églises.

C’est mauvais de maintenir les églises fermées parce que notre vie est une vie de prière. Nous sommes appelés à nous rassembler pour louer Dieu. C’est à nous de prier pour vaincre la maladie du COVID en invoquant Dieu.

vous pourriez aussi aimer
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.